Les artisans de Boumerdes ont déploré mercredi lors d’une rencontre l’absence d’espaces de commercialisation qui entrave, selon eux, le développement et la promotion des produits de l’artisanat local.
Aussi, de nombreux artisans et opérateurs du secteur ont-ils exprimé, lors d’une rencontre d’information sur « les dispositifs d’aide à l’emploi et de la Casnos » leur « crainte » quant à l’avenir de la profession, en l’absence de solutions rapides pour ce problème, auquel ils font face depuis des années.
Des intervenants lors de cette rencontre ont demandé aux autorités concernées de leur assurer des espaces au niveau des marchés permanents et saisonniers à travers la wilaya pour la vente de leurs produits, tout en leur offrant des facilitations matérielles pour l’acquisition des matières premières nécessaires pour leurs activités.
Un grand nombre d’artisans de la wilaya sont contraints, aujourd’hui, de vendre leurs produits sur les abords de l’autoroute en été, voire même sur les routes menant vers les wilayas voisines de Bouira et Tizi-Ouzou, alors que d’autres vendent leurs produits à leur domicile ou dans leur lieu de travail.
Seul un petit nombre d’artisans parviennent à louer des locaux commerciaux pour ce faire, est-il signalé.
Réception fin 2016 de locaux pour atténuer le problème
Trois projets d’importance ont été inscrits au profit du secteur à la faveur des solutions proposées pour mettre un terme à ce problème de commercialisation des produits d’artisanat, a indiqué, à l’APS, le directeur du Tourisme et de l’artisanat, Zoulime Nour.
Parmi ces projets, la maison de l’artisanat en réalisation au centre ville de Boumerdes, premier projet programmé à réceptionner fin 2016, alors qu’un deuxième projet similaire est en réalisation à Bordj Menaiel, parallèlement à un centre de formation dans les métiers de la vannerie, en chantier, dans la ville de Dellys.
Il a signalé, également, l’attribution, à ce jour, de près de 1.300 locaux commerciaux (réalisés au titre du programme des 100 locaux pour chaque commune), au profit des artisans de la wilaya, dans le cadre des efforts d’accompagnement du secteur pour l’extension et la promotion de leurs activités.
Outre l’organisation régulière, actuellement, de différents salons et expositions, dédiés à l’artisanat, une réflexion est en cours en vue de la création de marchés hebdomadaires à travers chaque commune, pour la vente des produits de l’artisanat local, et ce en collaboration avec les communes concernées, a ajouté M. Zoulim.
Il a, à cet effet, lancé un appel aux artisans de la wilaya, afin de s’organiser dans des associations professionnelles, qui leur permettront de bénéficier de la carte d’artisan, leur ouvrant droit à différentes aides du Fonds de promotion des activités artisanales.
Près de 9000 emplois créés en cinq ans
En dépit des difficultés rencontrées, au moins 9.000 emplois (entre permanents et provisoires) ont été créés ces cinq (5) dernières années dans le secteur de l’artisanat à Boumerdes, a révélé le directeur de la Chambre d’artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya, Osmani Ali.
Ces postes se repartissent sur différents domaines de l’activité artisanale, dont la vannerie, la confection du cuir, l’habit traditionnel, les bijoux traditionnels et autres services, a-t-il précisé.
En outre, quelque 500 artisans ont bénéficié, en 2015, au titre de différents programmes du Fonds national de promotion des activités de l’artisanat traditionnel (FNPAAT), de sessions de formation dans différentes spécialités, à l’instar de la gestion, la confection du cuir, la poterie, la céramique d’art, et du tissage, a ajouté le même responsable.
Le secteur de l’artisanat à Boumerdes compte près de 4.700 artisans immatriculés, dont plus de 3000 dans le domaine de l’artisanat de services, 930 dans l’artisanat de production et plus de 700 dans l’artisanat d’art, selon les données fournies par la CAM.
Ces dernières années, la CAM de Boumerdes a engagé une opération d’assainissement de ses fichiers, ayant conduit à la radiation de près de 800 noms de ses listes et ce, pour des raisons généralement dues à la disparition de certains métiers, aux changements de profession, à la fin de validité du registre de commerce, ou encore pour non renouvellement de l’affiliation, a fait savoir M. Osmani.