Laboratoires d’analyses médicales,C’est l’anarchie !

Laboratoires d’analyses médicales,C’est l’anarchie !

Ils sont plus de 600 laboratoires d’analyses médicales exerçant en Algérie sans aucun contrôle de la part du ministère de la santé. Certains ne respectent aucune notion d’hygiène, ne répondent pas aux normes exigées et délivrent parfois des résultats erronés.

A se poser des questions sur les autorisations d’installation délivrées par les walis sur propositions des directeurs de santé en vertu de l’arrêté 117 du 5 décembre 1996 fixant les modalités d’installation.

Il est à préciser que l’agrément des laboratoires d’analyses médicales était délivré exclusivement aux pharmaciens et aux médecins titulaires d’un diplôme d’études médicales spéciales (DEMS) en biologie clinique dédiée à la prévention, au diagnostic, au pronostic et à la thérapeutique de nombreuses maladies humaines.

En avril 2008, un arrêté (n°2859) a offert la possibilité aux médecins et pharmaciens titulaires d’un diplôme d’études spéciales médicales en spécialités (hémobiologie, biochimie médicale, microbiologie médicale, parasitologie mycologie médicale et l’immunologie médicale)

et en embryologie, anatomie pathologie, histologie ou aux titulaires d’un diplôme étranger reconnu équivalent d’ouvrir un laboratoire d’analyses médicales. L’exercice de la biologie médicale privée est donc subitement ouvert à des spécialités qui n’ont qu’une compétence partielle, voire aucune pour faire des analyses de biologie médicale polyvalente.

Un secteur très fragile

Ce secteur bien fragile vient de se soumettre encore une fois à une véritable anarchie avec le dernier arrêté signé par Ahmed Ouyahia autorisant les biologistes scientifiques (qui n’ont pas reçu de formation médicale) à exercer au sein des laboratoires d’analyses notamment publics et qui sait ce qui va suivre.

Cela étant, le risque de donner des résultats erronés dans les matières que l’on ne maîtrise pas ou que l’on maîtrise mal, à savoir la méconnaissance des modalités de prélèvement, des techniques les plus performantes, des pièges diagnostics, augmente. «A-t-on besoin de faire un dessin sur les conséquences d’erreurs sur les groupages sanguins, sur les divers paramètres des bilans pré-opératoires ?», s’interrogent les spécialistes.

Qu’en est-il de la validation des résultats qui doit être signée par le premier responsable du laboratoire, un médecin biologiste qui, lui, doit tout contrôler en cas d’erreur et s’assurer de la lecture interprétative?

Il ne faut pas omettre que «la qualité de l’analyse dépend de la qualité du prélèvement dont certains (prélèvements) nécessitent un traitement immédiat», fait-on remarquer. Pour ce qui est des tests effectués, des erreurs enregistrés et des prix exigés, ce secteur n’obéit apparemment à aucun contrôle sauf à celui de la conscience professionnelle de certains spécialistes.

Par Ilhem Tir