L’Algérie enregistre 1.100 cas de suicide et 10.000 tentatives de suicide annuellement.
La couche de la société la plus exposée au phénomène demeure celle des jeunes et adolescents désespérés, qui tentent de se donner la mort en raison des conditions économiques difficiles dues essentiellement au chômage et la crise de logement.
Dans son rapport publié à la veille de la Journée mondiale de prévention de suicide, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) a mis en garde contre la croissance du phénomène de suicide et appelé à « agir pour faire face aux dysfonctionnements de la structure de notre société qui vit une période de dislocation dont le suicide n’est qu’un aspect».
La Laadh estime que le suicide prenait des proportions alarmantes et plusieurs dimensions, notamment chez les jeunes « qui ne s’interrogent plus sur la manière de se donner la mort, que ce soit via une barque de fortune pour tenter la harga par mer, ou en s’aspergeant le corps d’essence, ou en se jetant de par-dessus le siège d’une mairie ou d’une wilaya, ou en ingurgitant des psychotropes, ou en se tailladant le corps à l’aide d’une lame ou en se cousant la bouche».
Pour la Ligue, le suicide est devenu un « sérieux problème qui menace la santé publique en Algérie », indiquant que 10.000 tentatives de suicide échouées sont enregistrées par an en Algérie et plus de 1.100 cas de suicides.
D’après l’organisation, les jeunes et les adolescents constituent une grande majorité des victimes poussés par des conditions sociales, économiques, y compris psychologiques difficiles, l’échec dans une relation sentimentale et le sentiment d’insécurité à commettre cet acte.
Le rapport souligné également que les tentatives de suicide deviennent une «manière de manifester et de protester», ajoutant que les sans-emploi représentent 53% des auteurs des tentatives de suicide, suivis de ceux qui exercent des fonctions libérales (18%), et ceux qui exercent des emplois précaires (12%). Les fonctionnaires avec 11% viennent en avant-dernière position alors que les étudiants et les lycéens ferment ces sombres statistiques avec 6%.