Pourquoi l’A380, fleuron d’Airbus, est-il menacé ?

Pourquoi l’A380, fleuron d’Airbus, est-il menacé ?

ÉCLAIRAGE – Sans nouvelles commandes, Airbus envisage l’arrêt du programme A380. Le géant des airs sera-t-il le nouveau Concorde, oublié, placardisé, ringardisé ? L’analyse du spécialiste aéronautique Gérard Maoui.

irbus a pour la première fois évoqué lundi 15 janvier un possible arrêt de l’A380. Son programme emblématique, boudé par les clients depuis deux ans, est suspendu aux commandes de son principal donneur d’ordres Emirates ou à l’ouverture de nouveaux marchés.

Voilà un bel aveu d’échec, quand on se souvient de tous les espoirs placés dans ce paquebot des airs. L’énorme porteur, dont la France était si fière, ne se vend pas.

L’A380, un flop ? « Sur un plan purement technique, c’est un avion extrêmement bien conçu et réfléchi avec les compagnies aériennes », répond sur RTL Gérard Maoui, spécialiste aéronautique et directeur de la collection Ciel du Monde au Cherche Midi Éditeur.

« On fait en réalité face à une mévente », constate-t-il. « L’évolution du transport aérien n’est pas ce qu’attendaient les constructeurs et les compagnies, explique-t-il. Dans le monde, très peu de compagnies peuvent ‘s’offrir’ un avion si spécifique, de par sa taille notamment ».

L’A380 trop dépendant d’Emirates

« Un avion comme l’A380, il faut le remplir (…). Aujourd’hui, certaines compagnies semblent avoir du mal à le faire », note encore Gérard Maoui. Un autre problème se fait jour : la dépendance d’Airbus vis-à-vis de la seule compagnie Emirates. « Une situation que toute entreprise redoute », concède notre spécialiste.

L’arrêt du programme A380 serait-il un coup dur pour Airbus ? « Je ne pense pas, car nous ne sommes pas dans la situation d’il y a quarante ans », argue Gérard Maoui, qui rappelle que l’entreprise a de « fabuleux programmes à côté ».