La zone industrielle de Rouiba sur une poudrière

La zone industrielle de Rouiba sur une poudrière

Rouiba.jpgLes travailleurs des entreprises appartenant au secteur économique public n’ont toujours pas touché les quelques dinars supplémentaires promis par les pouvoirs publics en décembre 2009.

Une situation due au fait que la décision de revoir les salaires des travailleurs à la hausse n’est toujours pas appliquée alors qu’elle a été annoncée publiquement à l’issue de la tripartite tenue les 2 et 3 décembre 2009. Après plusieurs réunions avec les responsables de la SNVI, les négociations portant sur le taux et la façon avec laquelle sera appliquée cette hausse ne sont toujours pas définis.

Les représentants des travailleurs ont tout juste arraché le principe de revoir les salaires à un taux de 20%, mais aucune autre échéance n’a été donnée pour concrétiser cette décision. Au début des négociations, la direction avait proposé de relever les salaires de 8% seulement, ce que le syndicat a rejeté.

La deuxième proposition stipulait d’augmenter à 13% avec effet rétroactif depuis janvier et 7% seront accordés après l’achèvement de l’assainissement de l’entreprise.

Le syndicat rejette la proposition et demande que la hausse soit de l’ordre de 17%, dans un premier temps puis de rajouter les 3% restants dès le mois de novembre 2010. Les choses sont restées à ce stade. Face à ce blocage, un premier sit-in des cadres syndicaux a été organisé jeudi en face de la direction de la SNVI.

Aucune réponse n’a été apportée aux doléances des travailleurs qui ont, pourtant, souhaité que ce problème soit réglé au cours de ce mois de juillet. Les travailleurs menacent de tenir une grève dès la fin de la semaine si aucune décision n’est prise. Non loin de la SNVI, les travailleurs de Cammo dénoncent «le laisser-aller et l’anarchie que connaît ce dossier».

«J’ai reçu un document de la part de la fédération du bois dans lequel il est clairement indiqué que les travailleurs auront une hausse de 13%. Une décision cosignée par la fédération du bois et la SGP. Je me présente au directeur de l’entreprise pour demander l’application, il me répond qu’il n’a rien reçu et qu’il n’est pas au courant de cette décision», nous affirme Rachid Mejdane, syndicaliste à Cammo.

«D’abord, nous ne sommes pas convaincus de ce taux de 13% qui ne touche pas tous les travailleurs et n’a aucun impact réel sur les salaires. On me demande de jouer sur le système des primes pour permettre aux gens qui touchent le SNMG de bénéficier de cette hausse mais j’ai refusé pour la simple raison que cette hausse masquée sera systématiquement levée lors de l’octroi de la prime de rendement. Je ne trouve plus de réponse pour calmer les travailleurs.

La colère monte et devient incontrôlable», a encore ajouté M. Mejdane qui souligne qu’il était prévu que les conventions de branches soient signées durant le mois de mai. Un premier rassemblement a été tenu mardi pour dénoncer cette situation. «Nous allons vers la grève», a ajouté le syndicaliste. «Nous attendons juste les résultats du conseil d’administration.

Si cette réunion ne débouche pas sur des résultats satisfaisants, nous allons organiser une assemblée générale des travailleurs et décider de passer au débrayage jusqu’à avoir gain de cause», a-t-il encore ajouté.

A Mobisco, les choses n’ont pas évolué. Une hausse de 7% a été décidée en faveur des travailleurs, mais son application pose un sérieux problème dans la mesure où elle implique l’annulation d’une hausse de 1200 dinars accordée en novembre 2009 aux travailleurs.

Nouria Bourihane