La wilaya est entourée de barrages,Bouira cherche eau pure

La wilaya est entourée de barrages,Bouira cherche eau pure

Les travaux de transferts depuis le barrage de Tilesdit et de Koudiet Asserdoun enregistrent des retards

La station d’épuration réalisée en amont du barrage de Tilesdit, commune de Bechloul, n’est toujours pas opérationnelle.

Depuis le mois d’août dernier la qualité de l’eau des robinets pose problème. Malgré les assurances données par la direction de l’Algériennes des eaux et la conférence de presse animée par le directeur régional de l’organisme il y a trois mois, les citoyens continuent de recourir à l’eau minérale en bouteille ou celle qui coule dans les deux grandes sources que sont celles de Slim dans la commune de Taghzout et Mouhgal dans la commune d’El Hachimia.

Le recours à cette solution de fortune ne doit faire oublier la situation causée au Ramadhan de 2009 quand les citoyens ont consommé les eaux d’un puits de la mosquée de la ville de Sour et où pas moins de 512 personnes avaient souffert de divers maux causés par l’eau polluée. D’une couleur ocre et légèrement amère, le produit vital ne présente aucun danger, selon les responsables qui affirmaient faire deux prélèvements quotidiennement pour les besoins des analyses. Le problème qui n’est alors plus d’ordre sanitaire est maintenant économique. La hausse des prix, les salaires insuffisants font que le citoyen s’est retrouvé dans l’obligation de débourser des sommes supplémentaires en plus de celles qui figurent sur les factures.

Le hic et ce qui suscite interrogation reste le fait que sur ces factures il est clairement précisé que le redevable honore une taxe dite «taxe sur la qualité de l’eau». L’organisme, qui se défend en minimisant le phénomène et en attribuant les raisons à un phénomène naturel, ne doit pas se caher derrière cet argument et laisser les clients dans l’incertitude absolue.

La météorologie est certes pour quelque chose puisque à ce jour, les pluies tardent à arriver et par conséquent remplir les barrages et par déduction logique mettre un terme au phénomène de la photosynthèse qui reste pour les spécialistes la raison unique de la dégradation de la qualité de l’eau.

Pour les citoyens du chef-lieu, il existe une solution intermédiaire. Depuis la nuit des temps, Bouira n’a jamais manqué d’eau qui était puisé des nappes phréatiques sur lesquelles la ville est bâtie. En période des grandes chaleurs, pourquoi ne pas recourir à ces dizaines de forages situés sur les plateaux de Haizer, d’El Esnam et de Bouira? s’interroge notre interlocuteur, père de famille. Si la région de Bouira se plaint de la qualité de l’eau, Lakhdaria au nord, M’Chedallah à l’est et Sour El Ghozlane au sud, connaissent des situations plus dramatiques. La région de Lakhdaria reste un cas qui dévoile un paradoxe inouï. Un barrage, le deuxième par la capacité sur le plan national, est bâti dans la circonscription de cette daïra. Il prévoit d’alimenter des wilayas limitrophes. Des villages situés autour de ce mégaprojet structurant manquent d’eau à longueur d’année. Les travaux de transferts depuis le barrage de Tilesdit pour la partie est et sud, de Koudiet Asserdoun pour le nord et l’ouest connaissent des retards par endroits.

L’argument avancé par l’administration reste les oppositions des citoyens au passage des conduites, le rythme ralenti des travaux à imputer aux entreprises, les lourdeurs bureaucratiques dans le paiement des situations… S’agissant toujours des causes des désagréments subis par le consommateur, il est nécessaire de rappeler que la station d’épuration réalisée en amont du barrage de Tilesdit, commune de Bechloul n’est toujours pas opérationnelle.

En attendant la fin de l’année, date butoir pour la réception de plusieurs projets à même d’améliorer et la qualité et la quantité en eau, les citoyens continueront de se débrouiller et à mettre doublement la main à la poche.