Pathétique réalité pour une ville censée être la plus belle d’Afrique du Nord.
Alger… la Blanche, s’aventurent à la dire encore certains. Alger la capitale, est classée actuellement parmi les dernières au monde et c’est connu de tous. Aussi, pour apporter un bon coup de peinture au mur des responsabilités de ceux en charge d’arrêter un tel génocide urbanistique, la formule est simple: on sort le chiffre. Allez! voilà 200 milliards de DA pour redorer le blason de la capitale. «Près de 200 milliards de DA seront puisés du budget de la wilaya pour la modernisation et la restructuration de la capitale conformément aux recommandations du chef de l’Etat», selon le wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou. Supervisant les travaux de la session ordinaire de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) d’Alger, M.Addou s’est adonné à un exercice très risqué. Il a parlé de la capitale. A l’entendre, beaucoup se sont laissé bercer par le rêve. D’abord, il a livré le constat le plus «light» de la wilaya d’Alger. Evaluation du bilan, passage obligé avant d’inviter au surréalisme, le wali d’Alger s’est longuement félicité quant à la réalisation des projets inscrits au titre de l’année écoulée. Selon lui, «les projets ont insufflé un nouvel élan à la capitale tant au niveau économique que social à l’instar du relogement de 5000 familles et l’inauguration des deux moyens de transport, le tramway et le métro». A vos oreilles! Première déclaration: «Un montant important sera affecté à la réalisation de grands projets à la hauteur des aspirations des Algérois comme les projets de réalisation de trois gares routières et de parkings, l’aménagement des plages et la réhabilitation du réseau routier de la capitale», a fait remarquer le wali. Ensuite «Une partie de ces fonds sera destinée à l’extension du réseau du métro qui transporte actuellement près de 60.000 voyageurs/jour», a précisé M.Addou soulignant que ce projet ambitieux était à même de «changer le visage de la capitale et la hisser au rang des capitales des pays développés». Cela pour le court terme puisque pour le wali d’Alger, l’avenir de cet «Alger», est tout en or. Il a affirmé que «les hautes autorités du pays ont donné leur accord pour le plan stratégique de la capitale devant durer jusqu’à 2030 et qui a été élaboré d’une manière à même de garantir l’amélioration du cadre de vie de l’Algérois». Et comme ce qui presse c’est bien évidemment l’année 2012, alors M.Addou a annoncé le lancement, du projet de réalisation de 60.000 logements sociaux participatifs (LSP) affirmant que ce quota «sera consacré aux catégories présentant un besoin réel en matière de logement». Côté projet, le wali fait savoir que les opérations de relogement «s’inscrivent dans le long terme». Côté conseil, il a appelé «les citoyens à faire preuve de patience et de compréhension et à éviter tout agissement irresponsable pour faire pression sur les responsables en vue de les amener à répondre à leurs besoins en matière de logement».
Maintenant, un petit tour du côté du projet de réalisation de la Grande Mosquée d’Alger. Le responsable affirme que ce projet «est source de fierté pour l’Algérie». En quoi il le sera? La question n’a suscité aucune réaction des observateurs. Bien sûr, les travaux de la session ordinaire de l’APW d’Alger se sont poursuivis encore hier par l’examen des dossiers liés à l’emploi, aux sites archéologiques, à la récupération des terres agricoles et à la mise à jour des statuts de l’Entreprise publique de wilaya outre l’adoption du projet de budget préliminaire de l’année. Une petite balade, et Alger raconte… manque d’oxygène, constructions anarchiques, dégradation généralisée des édifices. Derrière chaque immeuble une décharge publique. Les murs des immeubles se fissurent de jour en jour, des balcons tombent à Bab El-Oued…etc. Pathétique réalité pour une ville censée être la plus belle d’Afrique du Nord. Pourquoi le wali d’Alger ne nous parle pas de la simple réalité au lieu de nous leurrer par des chiffres et autres signes d’autosatisfaction… qui n’honorent en rien les Algérois? Qu’en est-il de l’expérience du gouvernorat d’Alger? Où en est-on avec le projet de réhabilitation de la Casbah?
