La wilaya d’Alger a désigné 110 points de vente de moutons à travers 43 communes en prévision de l’Aïd El-Adha alors qu’un arrêté wilayal interdisant l’exposition informelle de moutons et leur déplacement en grand nombre dans les rues de la capitale a été promulgué récemment.
A quelques jours de l’Aïd El-Adha, tous les services compétents de la wilaya d’Alger sont à pied-d’œuvre pour appliquer l’arrêté de wilaya N°3212, du 27 octobre 2010, qui réglemente la vente de moutons au niveau des communes disposant d’espaces adéquats pour cette activité et l’interdit dans les communes dépourvues de tels espaces.
Cet arrêté interdit pour la première fois la vente de moutons dans des communes précises qui ne disposent pas d’espaces adéquats, ainsi que le déplacement des moutons en grand nombre dans les rues du centre-ville.
Le chargé de la communication au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, M. Djamel Berchiche, a précisé à l’APS que les services vétérinaires avaient sensibilisé les autorités locales à la nécessité d’aménager des lieux adéquats pour la vente des moutons avant l’Aïd afin de faciliter l’intervention des vétérinaires le cas échéant.
Le directeur de l’agriculture de la wilaya d’Alger, M. Laabidi Hamdaoui, a, pour sa part, souligné que sa direction avait pris contact, depuis plus d’un mois, avec toutes les circonscriptions administratives de la wilaya d’Alger et les présidents d’APC en vue de désigner des points de vente de moutons en prévision de l’Aïd El-Adha et garantir, ainsi, le bon déroulement de l’opération.
La direction a également proposé un projet de décision définissant tous les points de vente autorisés, ainsi que les noms des vétérinaires qui prendront en charge le contrôle des troupeaux de moutons au niveau de ces points de vente, a ajouté le responsable. En cas de manquement, les contrevenants s’exposeront à « la saisie des moutons et au paiement d’une amende », a-t-il prévenu. L’inspecteur vétérinaire de la wilaya d’Alger, le docteur Yahia Naoui, a, quant à lui, souligné qu’outre le contrôle cyclique des troupeaux de moutons tout au long de l’année, les vétérinaires intensifient leur travail à l’approche de l’Aïd El-Adha et durant les deux jours de l’Aïd afin de préserver la santé des citoyens.
24 vétérinaires seront mobilisés par l’inspection le jour de l’Aïd dont 17 seront chargés du contrôle des moutons au niveau des abattoirs, 4 vétérinaires mobiles qui se déplaceront à travers les quartiers et 3 autres resteront de permanence au niveau du siège, a ajouté le responsable.
Pour sa part, Dr Nououi a recommandé aux citoyens de prendre leurs moutons aux abattoirs pour les contrôler, soulignant l’importance de respecter les recommandations du vétérinaires notamment en ce qui concerne le kyste hydatique.
De son côté, le chef de service contrôle et contentieux au niveau de la direction du Commerce à la wilaya d’Alger, M. Malek Kemmache, a indiqué que le contrôle est particulièrement renforcé au niveau des communes où la pratique de cette activité est interdite.
Plusieurs personnes ayant loué des locaux pour la vente de moutons ont été interpellées durant les deux dernières semaines et des procès -verbaux ont été rédigés à leur encontre. Néanmoins, certains citoyens préfèrent s’adresser aux éleveurs auprès desquels ils ont l’habitude d’acheter leurs moutons, à l’instar de Abdelhamid F. qui avoue que « chaque année, il achète son mouton chez un éleveur en qui il a entièrement confiance, même si celui-ci ne figure pas sur la liste des points de vente autorisés ».
D’autres citoyens refusent de se déplacer vers les points de vente situés loin de leurs habitations. C’est le cas de Kamel S. qui habite au centre ville et qui n’a pas, chez lui, un endroit où mettre son mouton, c’est pourquoi il préfère l’acheter la veille de l’Aïd auprès d’un vendeur du quartier.
L’arrêté de wilaya relatif à l’interdiction de la vente de moutons dans les quartiers de la capitale a été bien accueilli par un grand nombre de citoyens qui voient en cette mesure un moyen de préserver la propreté de la ville.
D’autres ont par ailleurs exprimé le souhait de voir les autorités locales réserver un seul et même emplacement pour le sacrifice des moutons aux niveau de toutes les communes de la capitale.