La première voiture algérienne pourrait voir le jour plus tôt qu’on ne le croyait. Les Algériens désespéraient de pouvoir acheter un véhicule made in Algérie. Or, cela pourrait devenir réalité d’ici la fin de cette année avec l’entrée en production de l’usine de l’Emirati Aabar Investments.
Du moins c’est ce qu’a annoncé mercredi passé le ministre des Finances, Karim Djoudi au journal The National en marge de la 9ème session de la commission mixte algéro-émiratie d’Abou Dhabi, qu’il a présidé conjointement avec le ministre de l’Economie de ce pays, Soltane Al Mansouri.
L’unité produira quelques 10.000 véhicules. Avec ce projet, les Emirats Arabes Unis espèrent renforcer les relations économiques avec l’Algérie qui avancent en dents de scie. Et l’on a souvent reproché aux Emiratis de multiplier les annonces d’investissements sans toutefois les concrétiser.
Aabar Investments, propriété du gouvernement d’Abu Dhabi avait signé en août 2009 – avec le gouvernement algérien et cinq entreprises allemandes – un accord pour la construction en Algérie de trois usines de fabrications de voitures, camions, autocars et moteurs.
L’Algérie voudrait sans doute profiter de la conjoncture actuelle qui lui est favorable dans la région. En effet, avec l’instabilité qui s’est installée en Tunisie et en Libye et à un degré moindre au Maroc, l’Algérie devient une destination de choix pour les entreprises étrangères.
D’ailleurs, le ministre algérien n’a pas manqué de relever que « cet accord est le signe de la volonté du gouvernement d’Abu Dhabi d’intensifier les échanges et les investissements en Algérie dont l’économie est exempte des perturbations qui touche ses voisins immédiats ». Ajoutant : « On ambitionne d’avoir une industrie automobile.
Le marché automobile se développe de plus en plus et cet investissement va non seulement couvrir les besoins du marché local mais aussi permettre d’exporter vers le marché international. »
M. Djoudi a signalé dans ce sillage que ce projet aura des effets bénéfiques aussi bien pour la création d’emplois que pour l’industrie de la sous-traitance. Le géant automobile de rang mondial, Daimler, dans lequel Aabar détient 9,1% et lMAN Ferrostaal sont également impliqués dans cet accord avec les ministères algériens de la défense et de l’industrie.
La maison mère d’Aabar, à savoir The International Petroleum Investments Company, détient 70% de MAN Ferrostaal. A signaler que les échanges commerciaux entre l’Algérie et les Emirats-Arabes Unis ont augmenté de 60% ces cinq dernières années passant de 16 millions de dollars en 2005 à 173 millions de dollars en 2010. Selon le ministre Emirati de l’économie, l’un des écueils pour le développement des échanges commerciaux entre les deux pays est lié à l’absence de vols directs.
Des responsables des compagnies aériennes émiraties, Emirates Airlines et Etihad Airways ont, d’ailleurs, discuté avec les représentants algériens de la possibilité d’assurer des vols directs entre les deux pays. Outre l’aviation civile, l’énergie, l’industrie et les finances ont été des sujets abordés, entre autres, par les hauts responsables des deux pays.
Le ministre des Finances algérien est accompagné lors de sa visite aux Emirats Arabes Unis d’une délégation composée de représentants des ministères des Affaires étrangères, des Finances, de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l’Investissement, des Transports, de la Poste et technologies de l’information, de la Communication et de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Yasmine Idjer