La violence se généralise dans les stades: Est-elle une marque déposée du football algérien ?

La violence se généralise dans les stades: Est-elle une marque déposée du football algérien ?

Kamel Mohamed

La violence se généralise dans les stades: Est-elle une marque déposée du football algérien ?

Faut-il continuer de s’étonner de la violence qui sévit dans les stades de football en Algérie, alors qu’il s’agit de la conséquence directe de la gestion de ce sport qui est, par définition, un moyen de concorde et de rapprochement entre les peuples et les individus ? Les dirigeants du football algérien, qui se donnent en spectacle chaque week-end, ont perdu toute leur crédibilité aux yeux des supporters et des amateurs de la balle ronde. Quand des présidents et des dirigeants de club se distinguent par des déclarations incendiaires, se critiquent et se dénigrent mutuellement, il ne faudrait pas s’attendre à une réaction positive de la part des supporters sur les gradins et en dehors des stades.

Plusieurs dirigeants de club en Algérie sont devenus un symbole de corruption du fait de la mauvaise gestion des clubs sinon, comment expliquer les nombreux litiges qui opposent des joueurs n’ayant pas été payés par leurs actuels ou anciens clubs ? Aussi, les déclarations des présidents de club sur l’arbitrage qu’ils accusent de corruption sont autant de facteurs directs qui incitent à la violence, sachant que si les arbitres sont corrompus, il y a forcément derrière eux des corrupteurs, lesquels ne peuvent être que les présidents et les dirigeants de club.

En Algérie, on évoque dans l’impunité la plus absolue «l’achat des matches» ou plutôt l’arrangement des résultats des matches.

Des présidents de club ont affirmé, devant les médias et au su et au vu des responsables du pays, que les matches se vendent et s’achètent. Plus grave encore, la violence tous azimuts, qui caractérise le football algérien, a dépassé les frontières du pays, dans la mesure où des médias internationaux en parlent sans que les responsables du secteur ne réagissent. Après les enquêtes de la BBC et de France-Football, le président de la FAF a adopté la politique de l’autruche, alors que le ministre de la Jeunesse et des Sports a démenti de manière maladroite ce qui a été rapporté à ce sujet.

Cette inertie de la part de ceux qui sont supposés lutter contre les maux qui rongent le football, à savoir la corruption et la violence, explique en grande partie la recrudescence des actes de violence et de vandalisme à l’occasion des matches de football.

Tant que les dirigeants du sport et du football en Algérie ne s’attaquent pas de manière sérieuse à la violence dans les stades, ce fléau continuera de gangrener le football algérien qui est entre les mains de présidents qui n’ont pas le statut d’éducateurs mais de trabendistes et affairistes, ce qui explique cette animosité qui tend à gagner tous les supporters en Algérie, d’où ce qui s’est passé à Jijel et Lakhdaria. Les supporters de ces deux localités se sont révoltés contre des clubs de Ligue 1, symbole de dilapidation de l’argent du contribuable. En ce sens, l’exemple le plus frappant, c’est la décision de la LFP et de la FAF d’interdire aux supporters du CSC de se déplacer à Alger lors du match MCA-CSC, alors que les deux clubs sont parrainés par la société nationale Sonatrach ! En d’autres termes, nous sommes en droit de se demander si l’Etat n’est pas en train d’aider maladroitement les clubs à semer l’animosité entre les supporters.