Il faut d’abord définir les responsabilités
La violence dans les stades est l’affaire de tous. Les causes sont multiples et les effets d’autant plus néfastes au point que le football algérien ne pourrait se développer.
Les dernières réactions des supporters de la JS Saoura contre ceux de la JS Kabylie et ceux du
CS Constantine contre ceux du MC Alger pour un simple match de championnat à la veille de la clôture de la phase «aller» sont là pour témoigner de la gravité de la situation. Et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des supporters sont malmenés ou vivent des situations des plus cauchemardesques alors qu’ils étaient censés venir aider leur club dans la sportivité pour gagner leurs matchs et surtout en déplacement.
A Béchar, six supporters de la JSK ont été agressés par des supporters du club local de la JSS. De nombreux fans du club kabyle se sont retrouvés à l’hôpital de Béchar, suite aux actes de violence enregistrés lors de la rencontre JS Saoura-JS Kabylie.
Le coach de l’équipe kabyle, Azzedine Aït Djoudi, a déploré les incidents qui ont entâché cette sortie au stade du 20-Août de Béchar, notamment l’accueil réservé aux supporters kabyles, évacués du stade à 10 minutes de la partie: «Je déplore tout ce qui s’est passé à Béchar. Ce qui m’a fait mal au coeur, c’est de voir nos supporters se faire tabasser. Nous aussi, en tant que membre du staff, avons vécu l’enfer. En 40 ans d’exercice sur les terrains, je n’ai jamais vécu de telles scènes!», s’exclame Aït Djoudi.
Au même moment le président de la JSK, Mohand Cherif Hannachi annonce que «je vais saisir la Ligue à ce propos de ce que nous venons de vivre». Encore faut-il rappeler que l’équipe kabyle a été empêchée de s’entraîner sur le terrain de Béchar, la veille du match. Les excuses de Zeroual, le président de la JSS ont été acceptées par le président Hannachi, mais il s’agissait des excuses de la veille et non de ceux du jour du match, où les supporters de la JSK ont vécu l’enfer, précise bien le chairman de la JSK.
Et lorsque le coach de la JSK remarque que «nos supporters ont été la cible des supporters locaux qui les ont bombardés de toutes sortes de projectiles» avant de se demander où étaient les éléments du service d’ordre lorsque nos supporters se faisaient tabasser dans les gradins?» Ce qui est vraiment grave. Les fans des Canaris ont été évacués par la police et dirigés vers l’hôtel où réside la délégation de la JSK.
D’ailleurs ce n’est pas la première fois que les supporters de la JSS agressent leurs visiteurs puisque les Bécharis se sont distingués cette saison par d’autres agressions, notamment contre les supporters du MCO. Le même jour, à Constantine, la fin du match CSC-MCA a été émaillée d’incidents malheureux. Après la défaite du club local, des supporters ont saccagé les équipements de l’Eptv (télévision).
Selon un responsable de la station de Constantine, «plusieurs cars présents au stade ont été saccagés par des supporters en furie, de même que la voiture de la Radio qui a été totalement saccagée». Des échauffourées entre les supporters ont fait qu’il a fallu l’intervention des services d’ordre pour calmer les esprits des supporters constantinois dans les rues.
Il est vrai que des causes, il y a en plusieurs dont la pression avant les matchs, les déclarations des joueurs et présidents et enfin l’arbitrage qui joue un grand rôle. Mais, quelle que soit la cause rien, on précise bien que rien ne justifie un acte de violence, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne.
L’heure est donc à la mobilisation de tous, à commencer par les responsables des clubs. Car, la réglementation est bien claire là-dessus: ce sont les responsables du club recevant qui sont chargés de veiller sur leurs visiteurs et leurs fans.
Et comme les présidents des clubs de Ligue 1 et 2 ont demandé audience au Premier ministre pour parler des problèmes du professionnalisme, il va falloir saisir l’occasion pour expliquer à M.Sellal qui était d’ailleurs, un ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, pourquoi ces actes de violences persistent dans nos stades et surtout définir les responsabilités. Pendant qu’il est encore temps.
On est juste à la veille de la phase «aller», dira-t-on, alors qu’en dira-t-on d’ici à la fin de l’année, où les enjeux sont plus importants autant pour les têtes du classement que pour les relégables?…