La violence dans les stades prend de l’ampleur, Où va le football national ?

La violence dans les stades prend de l’ampleur, Où va le football national ?
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Il est malheureux de parler encore de violence dans nos stades, alors qu’un événement heureux est censé marquer le football national, dans moins de trois mois, la participation de la sélection nationale au Mondial 2014 au Brésil… Hélas, la bête immonde occupe de nouveau la une de l’actualité dans notre pays, déjà en proie à de nombreux problèmes sociauxpolitiques.

Il est malheureux de parler encore de violence dans nos stades, alors qu’un événement heureux est censé marquer le football national, dans moins de trois mois, la participation de la sélection nationale au Mondial 2014 au Brésil… Hélas, la bête immonde occupe de nouveau la une de l’actualité dans notre pays, déjà en proie à de nombreux problèmes sociauxpolitiques.

Cependant, la violence dans les stades et le comportement indigne de quelques pseudo-supporters, ont encore une fois pris le pas sur le jeu en cette seconde phase du championnat. Vendredi, la bêtise humaine a, une nouvelle fois, marqué d’empreinte noire, la scène du ballon rond national, au grand dam des vrais passionnés. La rencontre entre l’USMM Hadjout et l’USM Bel- Abbès (24e journée), qui s’est pourtant déroulée dans un fair-play exemplaire jusqu’à la 76’, n’est pas allée à son terme.

Une simple altercation entre deux joueurs a provoqué l’étincelle. Outre l’envahissement du terrain, nous avons noté la blessure de trois joueurs de l’USMBA, Atek, Ferradji et Garich, ce denier ayant été transporté en urgence à l’hôpital. Étrangement, cet incident intervient deux années, après l’indigne agression de l’USM Alger à Saïda et où le joueur Laïfaoui a failli y laisser la vie, après avoir reçu plusieurs coups de couteaux par des pseudo-supporters déchainés sur la pelouse. Des faits similaires se sont produits il y a deux semaines à Aïn M’lila, où le CS Constantine a également vécu l’enfer devant le CRB Aïn Fakroun. Bilan: trois joueurs du CSC blessés après l’envahissement du terrain, dont le jeune Sameur, touché à l’oeil.

LG Algérie

C’est dire que la violence devient encore plus inquiétante et pose un problème de sécurité dès lors qu’il s’agit d’actes perpétrés à l’intérieur du stade et sur la pelouse plus particulièrement. Aujourd’hui, tout le monde se plaint du phénomène : le public, les dirigeants des clubs, les instances sportives, les autorités, la justice, la police… Pour les principaux acteurs de la sécurité dans les terrains de football, l’heure est toujours au diagnostic, bien que la réflexion se soit engagée à plusieurs niveaux de responsabilité.

Les quelques mesures prises ont démontré que le problème de la violence n’a pas fait l’objet d’une attention particulière, malgré la multiplication des commissions, des sous-commissions et des comités de réflexion. La preuve : ce phénomène, qui a sérieusement terni l’image de notre football, ne cesse de s’aggraver en prenant des contours à chaque fois plus inquiétants. La flambée de violence qui s’est fait date ces dernières semaines est venue à point pour confirmer que les approches essayées jusque-là n’ont pas été payantes, d’où la nécessité d’un débat de fond pour mieux cerner le problème.

Devant l’étendue du phénomène, les pouvoirs publics, à leur tête le ministère de la Jeunesse et des Sports, comptait réagir par rapport à ce fléau néfaste, en préparant en 2013 un avant-projet de loi qui s’articule sur trois volets. Si le premier comporte les dispositions générales visant à fixer les objectifs du texte et à définir les concepts consacrés pour éviter d’éventuelles confusions lors de son application, le second aborde la prévention de la violence, répartie en deux chapitres. Le premier chapitre énonce les obligations devant être respectées par toutes les parties concernées, celles de l’état et des collectivités, celles des clubs, des associations, des ligues et des fédérations nationales, ainsi que les sportifs à promouvoir le fair-play.

Ce chapitre parle aussi d’une série d’obligations pour les dirigeants des enceintes sportives tenus à veiller à la sécurité des supporters dans les stades, et ce, en offrant les commodités nécessaires aux supporters, la séparation des deux galeries, le nettoyage des aires de jeu pour ne citer que celles-là. Le deuxième chapitre du titre 2 traite des aspects organisationnels et des moyens de prévention contre la violence dans les aires de jeu. Il a été question d’ailleurs de mettre en place une commission exécutive nationale, dotée d’annexes dans toutes les wilayas et regroupant toutes les instances concernées. Dans l’avant-projet du MJS, un fichier national des supporters hooligans interdits d’accès aux enceintes sportives devait voir le jour.

Hélas, et à l’heure actuelle ce projet n’a pas encore été appliqué à la lettre. La Ligue de football professionnel (LFP) avait, pour sa part, institué une commission de lutte et de prévention contre la violence dans les enceintes sportives. Cette commission, en collaboration avec d’autres acteurs dont la DGSN, les clubs et les comités de supporters, avait ficelé un rapport détaillé sur le phénomène.

Le diagnostic établi par ce groupe de travail a fait ressortir plusieurs défaillances. L’effet de groupe, l’anonymat et l’impunité qu’offrent les gradins, le regroupement d’une masse importante de jeunes, l’insuffisance des infrastructures sportives, les erreurs d’arbitrage, les défaillances dans l’encadrement managérial des équipes, le comportement de certains dirigeants de club, l’inefficacité ou carrément l’absence de comités de supporters, l’attitude parfois excessive de la presse spécialisée… sont autant de facteurs qui mettent le feu aux poudres.

Quel en est le remède ? Personne aujourd’hui ne peut donner une réponse précise pour toucher du doigt la source du mal. D’aucuns estiment que le temps n’est plus au constat mais aux passages à l’acte. Toutes les personnes, concernées de près ou de loin par le football, ont ce devoir de se mobiliser et essayer de trouver les solutions rigoureuses, car pour endiguer un fléau aussi préoccupant, il faut que tout le monde – de la famille jusqu’à la haute sphère de décision – prenne ses responsabilités.

C’est à ce prix que la Grande-Bretagne, qui été confrontée au problème du hooliganisme, a pu calmer les ardeurs démesurées des foules belliqueuses. Résultat des courses : Un véritable spectacle sportif, qui fait du championnat anglais, le meilleur exercice footballistique du monde entier, de par son niveau de jeu, ses belles affiches et le fair-play exemplaire des joueurs… et des supporters.

Gharbi M.