La ville ne dispose pas d’un centre anticancer : Djelfa crie sa détresse

La ville ne dispose pas d’un centre anticancer : Djelfa crie sa détresse

Un triste classement

Drame n Le cancer, de tout type, fait peur dans la wilaya de Djelfa. Plusieurs familles sont touchées par un cas ou deux. A ce jour, on compte 2000 cas recensés par l’association de wilaya, Chouaa El Amel,de lutte contre le cancer.

Ce nombre n’englobe pas les malades qui cachent leur maladie «par pudeur surtout» nous-a-indiqué Baizid Belarbi, vice-président de l’APW de Djelfa. Des appels pressants ont été lancés, selon notre interlocuteur, par des citoyens, des femmes atteintes du cancer du sein ainsi que la société civile et les élus. Ils revendiquent un centre anticancer (CAC) pour mettre fin aux  souffrances des déplacements sur Blida et Alger. Lors de sa visite dans la wilaya, le Premier ministre avait rassuré les malades les informant de la programmation d’un (CAC) dans le cadre du  programme complémentaire «le choix du terrain a été fait. Une fois l’étude terminée, le dossier a été transféré au ministère de la Santé pour  son inscription au ministère des Finances», nous a expliqué le responsable local. Mais cela fait une année que le Premier ministre a donné son accord et les malades sont toujours en attente et en souffrance. Le cancer ne pardonne pas et n’attend pas. On s’interroge si le rêve des cancéreux de Djelfa va se réaliser enfin.

Une grande action de solidarité de la société civile baptisée «El Amel»’ a été organisée au nouveau lycée de Hassi Bahbah, à 50 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Djelfa au début de l’année en cours. Elle a été chapeautée par la «Coordination de wilaya de l’action de la société civile» (Cwasc). Une action qui a vu la participation massive d’un groupe de spécialistes, d’enseignants universitaires et de cadres relevant de l’association El Fedjr de Blida, ainsi que de l’association Azzouz de Ksar Chellala (Tiaret).

Le constat était amer. La majorité de nos interlocuteurs connaissent au moins 1 cancéreux  proche, ami ou voisin. Le représentant du Cwasc, Mohamed Demani, mal- voyant, a indiqué que Djelfa enregistre un important taux de cancers. En particulier ceux du sein, du col et de la prostate. Demani nous a indiqué que le lancement du centre anticancer compte parmi les premiers objectifs de cette initiative «El Amel» de soutien aux malades atteints du cancer. «Nous voulons l’implication des citoyens et des partenaires dans ce genre d’opération de solidarité avec nos malades qui dépasseraient  les 2000 dont 1065 recensés par l’association Chouâa El Amel.

Et plus de 300 autres qui se sont pris en charge eux-mêmes». Et d’ajouter :  «Au mois de mai de l’année dernière, nous avons perdu 30 malades cancéreux». Le malade, selon lui, supporte 2 maux : la maladie et les durs déplacements pour le traitement à Blida et Laghouat (chimiothérapie  et radiothérapie). La psychologue de l’association locale Chouâa El Amel, Zoubida Kessal nous a relaté ce qu’endurent les malades, surtout les femmes. Le nombre est en augmentation annuelle, selon elle. Les familles n’acceptent pas facilement la maladie. Et certaines femmes divorcent.  «Djelfa est 4e à l’échelle nationale pour le nombre de cancéreux.   Et on manque d’oncologues. Au 31 décembre 2014, nous avons enregistré 1171 malades inscrits dans notre association. Le nombre est à revoir à la hausse car beaucoup se soignent avec leurs propres moyens», nous a-t-elle indiqué.

Souad Labri