Mercredi soir, la ville de Hadjadj dans la wilaya de Mostaganem, a vécu une nuit cauchemardesque ponctuée de pillages et de destructions. La raison en est le naufrage d’une embarcation de fortune occupée par un groupe de harraguas, originaires de Hadjadj, qui se dirigeait vers les côtes espagnoles. Plusieurs d’entre eux se sont noyés lorsque la frêle embarcation a échoué et leurs cadavres ont été repêchés par les gardes-côtes Espagnols.
Des jeunes de la ville, mécontents, selon eux, par la lenteur du rapatriement des corps ont laissé libre cours à leur colère en s’en prenant aux édifices publics qui ont subi des destructions massives à l’instar du siège d’Algérie poste qui a été saccagé et pillé. La Mairie a été totalement incendiée, des magasins ont subi le même sort. la bibliothèque communale, le centre culturel, le lycée, le CEM, une pharmacie et la liste est bien longue d’édifices brûlés. Une station de distribution de carburant, sur le point d’être incendiée, n’a dû son salut qu’à la prompte intervention des services de sécurité qui ont réussi à repousser les contestataires.
Pendant que les uns s’adonnaient aux destructions sans discernement, d’autres se sont dirigés vers la brigade de la gendarmerie nationale pour bloquer les gendarmes à l’intérieur de leur siège pendant plus d’une heure.
Devant l’entêtement des manifestants qui refusaient de s’éloigner de la caserne des gendarmes, ces derniers ont utilisé des bombes lacrymogène tout en tirant des balles réelles de sommation vers le ciel. D’autres renforts de policiers et de gendarmes ont été nécessaires pour contenir cette furie. Durant toute la nuit, forces de l’ordre et bandes de jeunes, se sont affrontées violemment.
Les services de sécurité ont finalement réussi à reprendre la situation en mains et mis hors d’état de nuire plus de 30 individus, la plupart arrêtés en flagrant délit de pillage. Jeudi matin la ville de Hadjadj donnait l’image d’une ville fantôme, décimée par les flammes qui ont détruit la plus part des édifices publics.
Le wali de Mostaganem, qui s’est déplacé sur place pendant ces douloureux évènements a demandé que les auteurs de cette casse massive soient déférés devant les tribunaux pour mériter les sanctions prévues par la loi. Il a, par ailleurs, annoncé que les autorités compétentes avaient déjà entamé des démarches pour le rapatriement des corps des naufragés et ajouté que ces derniers sont en cours d’identification par les autorités Espagnoles.
Ce samedi, la ville de Hadjadj est toujours en état de siège. Les éléments de la sécurité, tous corps confondus, quadrillent la ville alors qu’une enquête et des investigations sont en cours pour déterminer les causes de cette révolte et aussi connaitre les instigateurs de ces destructions.