Les Algérois veulent des bus à toute heure
Depuis que les cantines de l’Etusa sont fermées, les travailleurs mettent plus de temps à rejoindre leurs postes.
Les moyens du transport publics et privés ne répondent pas du tout aux aspirations des citoyens. C’est ce que regrettent plusieurs d’entre eux à Alger. Ils pointent du doigt ce qu’ils considèrent comme un manque d’organisation, à commencer par l’entreprise de transport urbain et sururbain d’Alger. Les Algérois veulent des bus à toute heure. Le créneau critique se situe à quelques minutes de la rupture du jeûne.
«Je viens quotidiennement à pied de la cité Saïd Hamdine à Alger-Centre à cause du manque de transport après l’adhane du Maghreb», témoigne Djamel K.
Il se rend à ses obligations professionnelles puisqu’il travaille la nuit. «Je préfère descendre à pied que de prendre un taxi qui me reviendra très cher, ou d’attendre un bus pendant une heure», dit-il.
Il n’y a pas si longtemps, les bus de l’Etusa reprenaient au maximum 30 minutes après l’adhan du Maghreb.
Les usagers attendent parfois plus d’une heure dans les stations. Dans ces conditions que reste-t-il de la mission de service public? Auparavant, les travailleurs procédaient à la rupture du jeûne dans les cantines de l’Etusa, ce qui permettait aux chauffeurs de bus et aux receveurs de cette entreprise de regagner leurs postes de travail rapidement. Malheureusement, les cantines sont fermées.
«La direction nous à donné des primes de panier en remplacement des cantines. Depuis, chacun se débrouille comme il peut pour la rupture du jeûne», selon un des agents de l’entreprise Etusa. Qu’en est-il des relations avec les usagers? Un des responsables fait part d’un cas qui interpelle les consciences:«J’ai parlé avec un de mes éléments au sujet de sa barbe qui est en contradiction avec l’exigence professionnelles et tant d’autres questions liées à la ponctualité. L’agent a répondu qu’il démissionnerait car il ne peut pas sacrifier sa barbe à cause du travail.»
Dans de telles situations «il faut s’attendre à tout», regrette ce cadre. Le secteur privé ne se porte pas mieux. Tout ce qui intéresse les exploitants, c’est le gain facile à n’importe quel prix.
Parfois au prix des vies humaines, d’où les accidents de la route qui font des centaines de morts et de blessés par an.
L’Union générale des commerçants et artisans algériens a annoncé, il y a quelques semaines, un nombre de bus mal entretenus qui sont à l’origine des accidents de la route. Sur 70.000 bus, 10.000 sont défectueux.
Le recrutement des jeunes chauffeurs et receveurs sans aucune formation de base, c’est de l’inconscience au point de clochardiser la profession.
Les plaintes déposées par les citoyens témoignent de l’image peu flatteuse de ce secteur.