La valeur des médicaments périmés s’élève à des milliards de dinars: Scandale à l’Endimed

La valeur des médicaments périmés s’élève à des milliards de dinars: Scandale à l’Endimed
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L’affaire a éclaté depuis que des travailleurs ont décidé d’en informer par courrier le président de la République. Ils dénoncent notamment la gestion opaque de l’entreprise à l’origine de la perte, pour le seul premier trimestre de 2011, de 20 milliards de dinars de médicaments périmés. Une situation de faillite qui fait l’affaire d’un privé pourtant peu performant au Nord et quasiment absent dans les zones déshéritées et dans l’extrême Sud.

Le montant de la facture relative aux médicaments périmés endossée par l’Entreprise nationale de distribution de médicaments (ENDIMED) a été estimé durant le premier trimestre 2011 à 20 milliards de DA.

C’est ce qu’affirment certains travailleurs qui précisent que dans une situation d’opacité totale dans la gestion de l’entreprise ainsi qu’en l’absence de véritables représentants du collectif des travailleurs, estimés à 1 920 éparpillés a travers 9 unités pour 920 officines, il est difficile d’avoir la moindre donnée officielle sur cette question des médicaments périmés dont le déficit pèse lourd dans la balance financière de l’entreprise.

Cette situation n’est nullement nouvelle et chaque année d’importantes quantités de médicaments périmés sont stockées dans des hangars avant de les incinérer par des procédés adaptés.

LG Algérie

Chaque année, on avance que des excédents financiers ont été obtenus et cela prouve encore une fois que l’Endimed arrive, en dépit d’une concurrence de la part du privé, à se maintenir sur le marché, notamment dans les zones déshéritées et de l’extrême sud du pays où les pharmaciens privés n’investissent pas le moindre sou.

En l’absence de communication sur le devenir de l’entreprise nationale, les langues se délient pour alerter les hauts responsables sur la nécessité de procéder à l’assainissement de cette entreprise, dont la création remonte à 1998 suite à la restructuration de l’ex-Enapharm.

Dans une lettre adressée au président de la République, les représentants syndicaux de l’unité d’Oran de l’ENDIMED, lancent un SOS pour sauver leur entreprise de la faillite générale.

Au-delà de la question salariale, qui certes préoccupe les travailleurs, ce sont les perspectives de l’entreprise qui demeurent aléatoires en raison des déclarations des uns et des autres.

Ainsi, les salaires sont jugés insuffisants par rapport au pouvoir d’achat d’où la nécessité de revoir la convention collective qui devait être renégociée en 2010. Cependant, ce sont tous les dysfonctionnements constatés dans la gestion de l’unité d’Oran qui a un portefeuille d’environ 120 officines éparpillées au niveau des 7 wilayas de l’Ouest et du Sud-Ouest.

Les représentants des travailleurs relèvent dans leur correspondance, outre la question des salaires, les œuvres sociales dont ils n’ont jamais tiré profit et les bilans erronés.

Mais la question des médicaments périmés, qui se chiffrent en milliards de DA, retient l’attention. A ce sujet, le syndicat ira jusqu’à accuser les cadres dirigeants de l’entreprise d’avoir des accointances avec certains fournisseurs au détriment des intérêts de l’entreprise.

Par ailleurs, le partenaire social s’inquiète sur le devenir de l’entreprise qui demeure une inconnue par rapport aux deux repreneurs possibles Saidal ou PCH. Même si au demeurant, la première option paraissait plus attractive étant donné que les responsables de Saidal avaient déclaré qu’ils comptaient sur le réseau de l’Endimed, fort de 920 officines, pour booster la commercialisation de ses produits, et notamment la gamme des génériques.

Aussi, ils rappellent les déclarations de Djamel Ould-Abbès quant à l’éventualité de confier chaque officine à un jeune pharmacien fraîchement sorti de l’université mais de toutes ces options, aucune n’a été concrétisée, déplorent les syndicalistes qui interpellent le premier magistrat du pays pour user de tout son poids afin de sauver d’une part l’emploi et de l’autre le riche patrimoine de l’entreprise, qui a été déjà amoindri suite aux premières privatisations. Rappelons qu’avant de solliciter le chef de l’Etat, le collectif des travailleurs avait saisi le ministre de la Santé sur les mêmes questions.

Mahmoud Tadjer