L’utilisation à Alger des produits pyrotechniques (pétards et feux de bengale) pour célébrer, à partir de samedi soir, la fête religieuse du Mawlid Ennabaoui, a été sensiblement réduite à cause des conditions climatiques défavorables marquées par une importante chute de neige et une baisse de la température, a-t-on constaté à travers les quartiers de la capitale.
La vague de froid sévissant dans le pays depuis une semaine, les fortes averses de pluies et les chutes de neige qui l’ont accompagné ont obligé les familles et les enfants à rester chez eux, durant tout le week-end, ce qui a « gelé » également la vente de produits pyrotechniques propsosés aux amateurs ayant pris l’habitude de s’adonner à ce loisir.
La protection civile a d’ailleurs annoncé, dimanche, « une baisse très sensible » du nombre d’accidents liés à l’usage des pétards, par rapport à l’année précédente, parce que, a-t-on expliqué, « les enfants n’avaient pas eu l’occasion de sortir dans la rue à cause du froid ».
Toutefois, même si la fête du Mawlid a été tronquée de l’une de ces facettes les plus « attractives » notamment dans le milieu des enfants, beaucoup parmi les habitants de la capitale ont apprécié le fait de fêter cet événément religieux sans trop de nuisance sonore ou d’accidents corporels dus à l’utilisation de ces produits explosifs par les enfants et les adultes. « Je m’attendais comme d’habitude à une +fête explosive+. Chaque année, l’utilisation des pétards à l’occasion du Mawlid Ennabaoui nous rend malade. Heureusement que cette année le froid a limité les dégâts », a déclaré Rafik, un habitant de la place du 1er-Mai. Rafik s’est, néanmoins, interrogé sur le fait de continuer à tolérer le commerce des produits pyrotechniques alors que leur vente est formellement interdite par la loi.
Pour les revendeurs de pétards, c’est la grande déception. « J’ai fait une mauvaise affaire. Le froid a obligé les gens à rester chez eux et à se détourner de l’usage des pétards pour la célébration du Mawlid Ennabaoui », s’est plaint à l’APS Salim, un revendeur de ces engins explosifs à Alger-centre. Samedi, en fin de journée, les revendeurs étaient allés jusqu’à brader leur « marchandise » en la cédant à de bas prix.
Le souci principal était, en effet, d’attirer des clients en nombre et limiter, par la même, les pertes financières ou du moins récupérer la somme investie. Rencontré à la rue Ali Amar de la Casbah d’Alger, un des principaux pôles de vente de produits pyrotechniques, Salim, a reconnu que la vente n’avait pas été florissante cette année. « J’ai vendu une quantité limitée de petits pétards et de +double-bombes+. Mais la demande n’était pas vraiment alléchante », a estimé Salim. « Double-bombe » est le produit le plus demandé à cause de la force de déflagration et de la portée de ce produit, mais sur le marché il y a d’autres engins explosifs avec des appellations « conventionnelles » comme « margaza », « chitana », « zidane », « messi »… Ces noms de « marques » sont attribués selon la force explosive et la portée des produits mis en vente. Pour Salim, les meilleures ventes des produits pyrotechniques sont réalisées quand les enfants étaient accompagnés de leurs parents qui, généralement, ne refusaient rien à leur progéniture. « On a rarement vu des familles se promener en ville durant le week-end », a-t-il regretté.
Les quantités de pétards qui n’ont pas été écoulées à l’occasion du Mawlid Ennabaoui, a expliqué Mohamed, un autre revendeur, « seront stockées jusqu’à l’année prochaine ». Selon lui, le stockage de ces engins explosifs, jusqu’à l’année prochaine, n’est pas possible pour tous les revendeurs.
« Les revendeurs cherchaient seulement à gagner un peu d’argent dans la vente des pétards, pensant qu’il y aurait une forte demande sur ces produits. A la fin de la journée du Mawlid Ennabaoui (dimanche), s’ils n’arrivent pas à les vendre, ils seront obligés de jouer eux-mêmes avec! », a précisé Mohamed.