A quand la fin de la grève?
La quasi-majorité des bureaux de poste sur le territoire national ainsi que le Centre des chèques postaux demeurent fermés aux usagers.
La grève des postiers se poursuit. Mais il se trouve que ce débrayage ouvert pénalise beaucoup de monde. Hier encore, tous les guichets des bureaux de poste, à quelque exception près, sont désertés en masse par les agents. Les protestataires continuent la grève et les guichets demeurent fermés. Personne ne peut se procurer un timbre fiscal ou payer la facture d´électricité ou retirer de l´argent ou une quelconque prestation.
En général, ces usagers ne sont jamais informés sur ce mouvement. Ils prennent d´assaut quotidiennement la poste en vain. L´unique et seul agent présent hier à la poste de Kouba nous confie que «les postiers en attente de réponse de la direction générale et de la tutelle n´ont jamais reçu quoi que se soit pour mettre un terme à leur grève, avant d´orienter les usagers vers la poste de Hussein Dey», le seul bureau de poste qui n´a pas suivi le mot d´ordre de grève.
Cependant, «il faut se lever très tôt pour espérer se faire servir dans ce bureau croulant sous une affluence jamais égalée», selon les témoignages de quelques usagers. Depuis avant-hier, les cadres centraux d´Algérie-Poste ont remplacé les opérateurs de guichets en grève, a-t-on constaté au niveau de la Grande-Poste. Cela est assimilé à une manipulation de plus orchestrée par la tutelle, d´après les contestataires dont des syndicalistes qui ne veulent pas s´assumer de peur de représailles. De nombreuses autres villes connaissent le même sort qu´Alger. Les postiers de Béjaïa ont même battu le pavé hier pour appuyer leur mouvement. Ils étaient des dizaines à avoir pris part à cette marche pour exprimer leur colère.
Et ce sont toujours les usagers qui paient les pots cassés. Les contestataires disent «ne pas être au courant de ces augmentations annoncées via certains médias». Le ministre de la Poste et des Technologies de la communication et de l´information aurait rencontré, avant-hier, des représentants de la fédération UGTA des Postes et télécommunications pour leur faire part de la décision de revalorisation de leurs salaires. Les postiers recevraient une augmentation de l´ordre de 30% au minimum sur les salaires nets, avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Le ministre en personne devra annoncer cette mesure aujourd´hui, selon certaines sources. Néanmoins, les postiers, déterminés à ne pas suspendre leur mouvement jusqu´à la satisfaction de leurs revendications de manière formelle et officielle, demeuraient en grève hier encore.
En grève depuis le 25 mai, les travailleurs d´Algérie Poste n´entendent pas mettre fin à leur débrayage, incitant le ministre à tenir la promesse de prendre en charge leurs revendications. Alors que le marasme est à son paroxysme au niveau des bureaux de poste, la tutelle et la direction générale auraient différé la réponse aux grévistes jusqu´au 24 juin prochain. Pendant ce temps, la quasi-majorité des bureaux de poste sur le territoire national ainsi que le centre des chèques postaux demeurent fermés aux usagers.