En l’absence de l’Egypte, triple tenante du titre, difficile de prédire qui remportera la Coupe d’Afrique des nations 2012. Huit ans après avoir décroché le trophée à domicile, la seule fois de son histoire, la Tunisie se verrait bien remettre le couvert.
Les Aigles de Carthage ont, en tout cas, bien démarré l’édition 2012 en décrochant un succès capital face au Maroc (2-1), lundi à Libreville. Finalistes malheureux en 2004 face à ces mêmes Tunisiens et non qualifiés en 2010, les Lions de l’Atlas avaient à coeur de bien démarrer la compétition. Mais ils se sont heurtés au réalisme de leur adversaire dans ce choc entre équipes du Maghreb. Car c’est bien la Tunisie qui va réussir à ouvrir le score grâce à Khaled Korbi. Du coin gauche de la surface, le milieu de terrain de l’Espérance de Tunis enroule parfaitement son coup franc. L’attaquant de l’Evian TG, Saber Khelifa, saute pour dévier de la tête, mais il ne touche pas le ballon qui trompe la vigilance du gardien marocain (1-0, 34’). Marouane Chamakh et Younès Belhanda tentent de sonner la révolte, mais ils se heurtent toujours à un Mathlouthi des grands soirs.
Entrée décisive de Msakni
La seconde période est moins spectaculaire et la Tunisie se met à l’abri grâce à Msakni qui, à peine entré en jeu, efface trois adversaires à l’entrée de la surface avant de décrocher une frappe croisée, légèrement déviée par Mehdi Benatia, qui fait mouche (2-0, 76’). Le Maroc est à terre. Houssine Kharja redonne un peu d’espoir aux siens en reprenant de volée une remise de la tête de Kantari qui était pourtant en position de hors-jeu (2-1, 86’), mais les Tunisiens tiendront le choc malgré une fin de match tendue. Un succès vendredi face au Niger leur assurerait quasiment leur place en quarts de finale. De leur côté, les Lions de l’Atlas devront accrocher le Gabon pour espérer poursuivre l’aventure.
————–
Trabelsi : «On avait plus envie»
Le sélectionneur tunisien, Sami Trabelsi, met en avant la détermination de ses joueurs pour expliquer la victoire face au Maroc (2-1). Le technicien estime que ses joueurs avaient plus envie que leurs adversaires. «On savait qu’ils avaient des joueurs capables de faire la différence et nous devions fermer les espaces et bloquer les couloirs pour que leurs joueurs qui viennent de derrière ne puissent pas faire la différence. On l’a fait à merveille, sauf dans les dernières minutes, à cause de la fatigue, mes joueurs ayant beaucoup plus couru que nos adversaires. Je pense que c’est notre envie, plus forte, qui a fait la différence. On savait qu’ils étaient plus forts offensivement, on n’a pas fait un gros match offensif, mais notre jeu défensif est une de nos forces et à ce niveau, l’équipe a été impériale.»
Haggui : «On joue ensemble depuis l’âge de 15 ans»
Karim Haggui, le capitaine de l’équipe de Tunisie, est revenu sur le premier succès des Aigles de Carthage, contre le Maroc (1-2), dans le groupe C de la Coupe d’Afrique des nations. «On a remporté trois points, pas quatre ce soir. Mais c’est bien de gagner ce premier match. Ça donne de la confiance à ce jeune groupe. Il reste deux matchs à jouer et il faut au minimum en gagner un autre pour se qualifier», a-t-il confié à nos confrères de RFI. «On n’a pas de stars dans l’équipe. On a un groupe homogène, très solidaire. On joue ensemble depuis l’âge de 15 ou 16 ans. On se connaît depuis très longtemps. C’est bien pour nous ce soir. Mais je sais aussi qu’il y eu beaucoup de déchets dans le jeu. Donc, on ne voit pas la vie en rose.» Leader de leur poule, les Tunisiens affronteront le Niger, le 27 janvier prochain à 17 heures, pour leur deuxième match de cette épreuve continentale.
Gerets : «Notre coeur était plus gros que notre cerveau»
Dominé par la Tunisie pour sa première rencontre de la CAN 2012 (2-1) dans le groupe C, le Maroc est dans une situation délicate avant de défier le Gabon, le 27 janvier prochain, et le Niger, le 31 du même mois. Après la rencontre, Eric Gerets, le technicien des Lions de l’Atlas, est revenu sur la prestation de ses joueurs en conférence de presse. « Malheureusement, quelque chose n’allait pas. Peut-être que notre coeur était plus gros que notre cerveau », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Il n’y a pas de discussion sur une pression supplémentaire. Si nous perdons encore, nous serons éliminés. »