La Tunisie cherche à faire revenir les touristes algériens

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Entre campagne publicitaire massive, ateliers et visites guidées de journalistes, la Tunisie s’est donnée pour mission de faire revenir les touristes algériens.

Près d’un million d’Algériens se rendent chaque année chez leurs voisins de l’est, parmi lesquels près de 350 000 y passent leurs vacances d’été.

Et s’ils désertaient la Tunisie cette année ?

Le gouvernement est passé à l’offensive pour rassurer les Algériens sur la situation sécuritaire au lendemain de la révolution. Seize journalistes algériens se sont rendus à Tunis du 4 au 7 avril pour témoigner en direct de la situation.

Ce déplacement a été largement suivi par les médias algériens. Lors de cette visite, le ministre tunisien du Tourisme, Mehdi Houas, a déclaré dans un communiqué rapporté par L’Expression, qui avait envoyé un correspondant à Tunis, que « des liaisons maritimes entre Alger et Tunis sont à l’ordre du jour ».

La presse algérienne s’est focalisée sur l’enthousiasme des autorités tunisiennes, qui comptent fortement sur les liens fraternels entre les deux pays pour revitaliser l’économie du pays, durement frappée par la chute des recettes du tourisme.

« Les journalistes ont été conviés à découvrir la destination Tunisie afin de pouvoir réaliser des reportages où seront mis en valeur les différents sites touristiques de ce pays », a écrit un journaliste du quotidien Le Maghreb le 9 avril.

Cette initiative est « un appel du pied des autorités tunisiennes à l’endroit des touristes algériens », a-t-il ajouté.

Bassem Ouertani, responsable du tourisme régional à Yasmine Hammamet, a expliqué lors d’un entretien avec La Tribune que « les récents événements ont eu des répercussions que l’on peut qualifier de négatives sur le tourisme en Tunisie ».

Les autorités de la région ont organisé un « éduc-tour » pour près de 40 agences de voyages algériennes des régions centrales, orientales et occidentales du pays pour venir à Yasmine Hammamet et à Hammamet, a expliqué Ouertani. Elles ont également organisé « un atelier à Monastir qui a regroupé les professionnels du tourisme algériens et tunisiens ».

De plus, il a annoncé que le ministre du Tourisme « effectuera une visite en Algérie d’ici quelque temps ».

Mais les choses ne s’arrêteront pas là. Pour tenter encore de retrouver la confiance des touristes algériens, les autorités envisagent de lancer une campagne publicitaire dotée d’un gros budget de 60 millions de dinars tunisiens. Le jeu en vaut la chandelle, parce que selon le ministre tunisien du Tourisme, en l’espace de deux mois seulement, « le marché algérien a accusé une baisse de 33 pour cent ».

Ce programme comprend plusieurs volets, notamment une campagne publicitaire dans les médias algériens. Des représentants tunisiens participeront au salon du tourisme à Alger et à Oran les 12 et 24 avril. Le rallye Annaba-Hammamet est également à l’étude.

C’est le cas d’Amina Dilmi. Ces cinq dernières années, Hammamet est devenue sa destination de vacances préférée. A deux mois seulement de la saison des vacances, elle « n’a encore rien réservé » et préfère « attendre et voir la suite des évènements ».

Selimi, propriétaire d’une agence de voyage à Alger, a confirmé cette tendance. L’hésitation des touristes l’a contraint à se tourner vers d’autres destinations, comme le Maroc.

« D’habitude, j’affiche complet en cette période de l’année ; ce n’est pas le cas cette fois-ci », a-t-il expliqué.