La triste face des écoles primaires en Algérie

La triste face des écoles primaires en Algérie

En dépit de la loi n° 90-08 du 07 avril 1990, relative à la commune modifiée et complétée, stipulant encore et toujours que la réalisation et l’entretien des écoles primaires demeurent du ressort de l’A.P.C, malheureusement, la majorité des établissements scolaires du cycle primaire restent livrés à eux-mêmes et sombrent dans de piètres états.

Classés comme patrimoines communaux, ces lieux incontournables de savoir, par manque de moyens financiers ou de négligence, ne semblent point à parvenir à assurer un minimum de bien-être et se permettre de fonctionner dans de bonnes conditions d’exercice. Exprimant et nécessitant des besoins colossaux pour assurer une bonne année scolaire ,certaines écoles souffrent dès les premiers jours d’un manque flagrant d’entretien, de gardiennage, de chauffage, de travaux de réhabilitation ,du défaut de payement de dizaines de factures de l’algérienne des eaux ,de la Sonelgaz et d’Algérie Télécom , et surtout ne parviennent plus à se payer le matériel pédagogique et autres équipements utiles ,selon les déclarations de certains chefs d’établissements que nous avons rencontrés et qui préfèrent garder l’anonymat pour des raisons personnelles .

Quant à l’état des écoles ,une virée a été effectuée dans plusieurs établissements scolaires primaires situés en zones rurales du territoire de la wilaya ,et le constat est des plus affligeants : l’hygiène est plus que déplorable ,absence de réservoirs d’eau et autres bâches d’eaux ,blocs sanitaires obstrués et embourbés, plafonds fissurés ,vitres cassées, portes sans serrures et sans loquais et fenêtres inopérantes, mobilier en très mauvais état ,installation électrique défectueuse présentant un danger permanent pour les élèves (risque d’électrocution ),clôtures éventrées d’un bout à l’autre ,cours sans bitume . Certaines institutions scolaires sises en campagne n’ont subi de « lifting de circonstance » pour la rentrée scolaire pour accueillir les élèves dans des conditions de propreté afin d’évoluer dans un environnement sain, malheureusement ces dernières sont encore sales par manque d’eau et demeurent avec un parterre accumulant des couches de poussière au cours des vacances.

Quelques directeurs nous ont déclaré qu’ils ont tiré la sonnette d’alarme au mois de Juin en transmettant aux maires des rapports de fin d’année où ils ont mentionné des travaux urgents à entreprendre ,mais à ce jour, leurs doléances ne semblent point être honorés et la rentrée scolaire va encore s’effectuer dans de pénibles conditions . Certaines écoles primaires des douars paraissent être encore « oubliées « , injectées en pleine nature, ne disposent à ce jour que de simples pistes d’accès. Selon certaines indiscrétions, ces écoles sont « nées » juste en réponse à des promesses électorales, elles ne figurent sur aucune carte scolaire. Aujourd’hui, les écoles primaires subissent davantage d’une année scolaire à l’autre, des injustices malgré les promesses des pouvoirs publics qui ont promis une autonomie financière ou l’octroi d’une subvention conséquente.

Contactés, certains maires se disent trop préoccupés par la rentrée scolaire; ils viennent de réunir les directeurs des écoles primaires pour connaitre leurs besoins et n’ont point tardé à livrer quelques produits d’entretien pour le lavage « symbolique » des classes juste la rentrée. Pour ces élus, le plus important c’est la rentrée scolaire dans le calme et la communication de ses chiffres à la tutelle, l’entretien des écoles se limite pour le moment juste au dépoussiérage et au lavage du sol et tout le reste peut attendre la venue de jours meilleurs !