Une augmentation des salaires est toujours la bienvenue mais son efficacité et son impact sur le vécu et le pouvoir d’achat des travailleurs ne sont pas toujours évidents.
La tripartite qui regroupera le gouvernement, la centrale syndicale comme «représentant» des travailleurs et six organisations patronales avec l’intégration du Forum des chefs d’entreprise, tranchera aujourd’hui sur l’augmentation du salaire national minimum garanti (Smig) qui est depuis 2009 à 15 000 da et pourra atteindre 20.000 da.
Une augmentation des salaires est toujours la bienvenue mais son efficacité sur le vécu et le pouvoir d’achat des travailleurs n’est pas toujours évidente. D’ailleurs, les différentes augmentations qu’a connues le Smig ont montré que le seuil décidé est bien loin de subvenir aux besoins des citoyens. Et même l’Union générale des travailleurs algériens qui avait fait une étude en 2004 avait suggéré un Smig à 25 000 da, donc, depuis maintenant plus de sept ans avec les nouvelles donnes socio-économiques, combien faut-il à un travailleur pour vivre normalement. Le Premier ministre actuel, Ahmed Ouyahia avait toujours validé l’augmentation du Smig sans grande conviction; d’ailleurs en 2006, il a fallu le remplacer par Abdelaziz Belkhadem pour arriver à un Smig de 12 000 da. A l’époque, M.Ouyahia avait justifié son refus d’augmenter le Smig parce qu’une telle augmentation doit reposer sur des indices macro-économiques, notamment la productivité, l’inflation et la croissance. Alors que l’Algérie importe presque tout et avec des salaires augmentés, on assistera à une demande de plus, donc une importation de plus. Ce n’est pas tout, car les spéculateurs sont toujours là au moment qu’ils jugent opportun pour augmenter les prix des produits de large consommation alors que les pouvoirs publics restent impuissants devant ces pratiques. D’autre part, l’augmentation du Smig reste insignifiante sans l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail.
L’article 87 bis stipule que le SNMG comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. A ce propos, l’ex- patron de la Fonction publique, Djamel Kharchi avait parlé d’énormes dépenses pour le Trésor public si jamais cet article est abrogé.

Par ailleurs, le nouveau Smig n’est pas imposé au niveau des entreprises, même publiques, donc, l’augmentation est assurée juste au niveau de la Fonction publique. Dans ce cadre, le SG de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd a souligné, dans un bref entretien à l’APS, que la tripartite a été, depuis sa première réunion en novembre 1991, un «réel espace de démocratie où s’expriment des divergences qui finissent par un consensus dans l’intérêt général du pays». Il s’agit selon lui d’une «opportunité et un moment fort pour la stabilité sociale du pays». Le patron de l’UGTA dit que l’organisation attend de la prochaine tripartite des résultats positifs pour les travailleurs sur le front des salaires et des conditions de travail.
L’UGTA compte demander une augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) qui est à 15 000 DA actuellement, à 20 000 DA, ou à un minimum de 18 000 DA, selon une source de l’organisation. L’Union compte aussi proposer une baisse de l’impôt sur le revenu global (IRG) et l’abrogation de l’article 87 bis du code de travail, dans l’objectif d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs.
Huit points seront à l’ordre du jour de la prochaine tripartite, à savoir la mise en œuvre des résultats de la tripartite de mai 2011, la promotion de la production nationale, les perspectives du pacte économique et social, les mutuelles.
Les partenaires examineront également l’extension des conventions collectives dans le secteur privé, la représentation syndicale dans le secteur privé et le pouvoir d’achat. Le dossier des retraités sera également à l’ordre du jour de ces re-trouvailles qui accueilleront, pour la première fois, le secrétaire général de la Fédération nationale des retraités. Interrogé sur l’absence à cette réunion des syndicats autonomes, le syndicaliste, qui considère que l’UGTA reste «représentative», estime que cette question relève des autorités politiques et non pas d’une organisation syndicale.
Par Nacera Chenafi