Destinés aux terroristes, réseaux de trafic mais également aux éleveurs de cheptel, les fusils de chasse circulent de manière inquiétante dans le pays. Chaque année, plus de 200 unités sont récupérées par les gendarmes, sans compter celles entre les mains des terroristes d’Aqmi. La menace est sérieuse, avec les révélations des trafiquants qui confirment la connexion avec les groupuscules d’Al Qaïda au Maghreb.
Les éléments de la Gendarmerie nationale ont intensifié la lutte contre la détention illégale de fusils de chasse, notamment par des criminels et autres éleveurs de cheptel. Au cours de diverses opérations, quelque 200 fusils de chasse sont saisis chaque année par les éléments de la Gendarmerie nationale. Ces armes proviennent de pays voisins, tels que le Mali, le Niger, le Maroc et la Mauritanie, pour être vendues à des réseaux de trafiquants. Ces deux dernières années, un nouveau phénomène semble se répandre. Il s’agit des éleveurs de cheptel qui recourent de plus en plus à l’achat de fusils de chasse pour défendre leurs troupeaux vu la croissance des vols de cheptel, surtout, durant les périodes de fêtes. Ce danger permanent qui menace la sécurité et la stabilité du pays risque cependant de devenir encore plus menaçant, dans la mesure où ces armes finissent entre les mains des terroristes d’Al Qaïda au Maghreb. Il s’agit d’une réalité déjà vécue dans certains villages de Kabylie, à Tademaït par exemple, où une incursion terroriste a permis à une vingtaine de terroristes de voler cinq fusils de chasse appartenant aux villageois. Dans un autre contexte, à Chlef, plus particulièrement à Oued Sly, une femme a appelé le numéro vert des gendarmes le «10 55», pour leur fournir un «tuyau» selon lequel son voisin serait en possession de plusieurs fusils de chasse, cachés dans son domicile. Partant de cet important renseignement, une perquisition dudit domicile par les gendarmes s’est soldée par la récupération de 5 fusils de chasse et plusieurs centaines de munitions. Lors de l’interrogatoire, le trafiquant a avoué que ces armes étaient destinées aux terroristes en activité dans cette région. A Tébessa, les garde-frontières (GGF) de Goulita ont interpellé, avant-hier, lors d’une patrouille sur la bande frontalière, une personne en possession illégale d’un fusil de chasse avec deux cartouches. Suite à cette prise, la brigade de la Gendarmerie nationale de Bir El Ater a ouvert une enquête pour tenter de localiser la provenance de cette arme. Durant la même journée, agissant sur renseignements et en vertu d’un mandat de perquisition, les gendarmes de la brigade de Magra, à M’sila, ont interpellé une personne et saisi dans son domicile à la commune de Magra, un fusil de chasse détenu illégalement avec quatre cartouches de calibre 16. Les gendarmes enquêtent, actuellement sur cette affaire. Il y a deux jours à Laghouat, trois fusils de chasse de calibre 16 détenus illégalement par deux éleveurs de cheptel ont été saisis par les gendarmes de la brigade d’El Houita. A Oran, les gendarmes de la brigade de Boufatis, en patrouille sur la RN90 reliant Boufatis à Sidi Chahmi, ont interpellé une personne à bord d’un véhicule en possession illégale d’un fusil de chasse avec 30 cartouches.
Par Sofiane Abi