La transition énergétique en Algérie se développe vers un nouveau système. Elle se veut, selon le directeur général de l’APRUE, Mohamed Saleh Bouzriba, sur un bouquet énergétique aussi diversifié que possible pour assurer au mieux la sécurité énergétique et économique du pays. M. Bouzriba, nous dit davantage, sur ce sujet, ci-dessous.
L’Econews : Quel rôle joue l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’énergie (APRUE) dans la réussite de la transition énergétique et le passage vers l’après-pétrole?
Mohamed Saleh Bouzriba : L’APRUE a pour objectif de mettre en place la politique de maîtrise de l’énergie en Algérie. Nous sommes chargés de promouvoir l’économie d’énergie dans les différents secteurs (bâtiment, transport, l’industrie..). Nous sommes chargés également de mobiliser les différents acteurs autour du programme d’efficacité énergétique. Nous avons par ailleurs comme mission fondamentale la communication en direction de différentes cibles : milieux scolaire, professionnel et le grand public.
L’Agence a plutôt un rôle de régulateur, de contrôle, de suivi et d’accompagnement. Elle assure la promotion et le marketing pour attirer le maximum d’investisseurs. Des consultations sont également prévues avec nos partenaires pour définir les domaines prioritaires sur lesquels nous travaillons. Le bâtiment est un sujet que nous sommes en train de discuter actuellement vue son importance sur l’utilisation des techniques de transition énergétique. Cela se fait à travers des rencontres périodiques soutenues par des actions de renforcement de capacités ou financement d’un projet pilote (définir le domaine et le cadre général). Actuellement l’APRUE dispose de trois conventions de coopération en la matière avec des partenaires français, italiens et tunisiens.

Quels sont les moyens dont dispose l’Algérie pour aller vers la transition énergétique?
La transition énergétique vers l’après-pétrole ne pourra que l’être encore davantage. L’Algérie dispose de différents avantages qui la favorisent pour aller vers cette transition énergétique. Il s’agit notamment du facteur géographique notamment la disponibilité de l’espace et du soleil. Pour réussir la transition énergétique, nous devons développer le partenariat public/privé soit avec des investisseurs locaux ou étrangers. Car l’Etat n’a pas à financer le programme de bout en bout. Nous avons dans ce cadre là un programme très important dans l’efficacité énergétique qui s’appuie sur ce secteur et ayant un impact sur la consommation énergétique à travers le secteur de l’industrie, le transport et le bâtiment. Ce dernier est le défi des prochaines décennies notamment avec le changement climatique. Nous allons développer une coopération avec l’Agence française de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (ADEME) et nos homogues tunisiens. Par conséquent, ceci devrait nous permettre d’aller plus vite et de faire beaucoup de choses communes. Dans cette optique, les participants au séminaire national sur l’efficacité énergétique dans le bâtiment, organisé le mois passé à Alger par l’Aprue en collaboration avec l’Ademe ont souligné l’importance de réduire la consommation de l’énergie par les foyers à travers les équipements de CVC (chauffage, ventilation et climatisation).
Quel est l’importance de ce programme sur la maîtrise de la consommation de l’énergie utilisée en premier sur le secteur du Bâtiment?
Il y a des matériaux comme le liège, le polyester et le chauffage solaire dont les retombées sont indéniables sur la maîtrise de la consommation de l’énergie. Le programme d’efficacité énergétique à l’horizon 2030 nous permet de nous engager résolument sur l’efficacité du programme économie en bâtiment. Ce programme a la particularité de prendre en considération toutes les zones climatiques du pays que ce soit au Sud, dans le littoral ou dans les Hauts-Plateaux. Des techniques et des matériaux locaux sont disponibles afin de développer une industrie des isolants et atteindre ce but. Une évaluation de l’efficacité énergétique des logements a d’ailleurs été lancée à Djelfa. L’opération a commencé en 2014 et s’est déroulée toute l’année pour respecter la saisonnalité ou tout au moins l’hiver et l’été afin de mesurer l’utilisation de l’énergie. Ce programme a touché également la wilaya de Mostaganem où 4.000 logements seront ciblés par l’opération avec le concours du ministère de l’Habitat.