L’Algérie pourrait profiter de la transformation numérique mondiale pour faire un raccourci et assurer son développement économique, a estimé mardi à Alger le Haut responsable à la coopération industrielle et technologique algéro-française, Jean-Louis Levet.
« La transformation numérique et la révolution technique et scientifique que connaît le monde d’aujourd’hui représentent une opportunité extraordinaire pour l’Algérie qui pourrait en tirer profit et faire un véritable raccourci »,a déclaré M. Levet au cours d’une conférence qu’il animait à l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG). D’après lui, l’Algérie a du potentiel nécessaire pour atteindre cet objectif.
Une démarche qui nécessite, toutefois, de faire « évoluer » le système éducatif et les dispositifs de formation du pays.
Le conférencier a indiqué, en outre, que trois grands objectifs doivent être fixés afin de tirer le meilleur parti des nouvelles technologies: Le premier est celui de l’ouverture maîtrisée face à la mondialisation.
« L’Algérie a fait le choix, depuis des années, d’entretenir des relations diversifiées avec différents pays. Ce choix nécessite la formation des cadres algériens, notamment aux nouvelles technologies », a-t-il soutenu.
Le deuxième objectif est d’opter pour une économie entrepreneuriale et diversifiée pour s’affranchir de la dépendance de la rente pétrolière.
La transition énergétique est le troisième objectif à fixer, selon M. Levet qui constate que l’Algérie a les moyens d’opérer cette transition dans laquelle les outils technologiques sont très importants.
Abordant les moyens à adopter pour prendre le « raccourci technologique », l’invité de l’INESG a suggéré de s’inspirer d’un certain nombre de bonnes pratiques déjà éprouvées par certains pays.
Il s’agit de multiplier « les espaces d’échanges », à l’image des parcs technologiques, des incubateurs d’entreprises et autres espaces regroupant des entités économiques.
Encourager la création de start-up, pousser les chercheurs algériens à se connecter aux réseaux de scientifiques internationaux sont des démarches importantes à entreprendre, d’après M. Levet.
Il a également proposé de réserver une part de la commande publique aux PME et aux entreprises innovantes, « un choix qui a porté ses fruits dans des pays tels que les Etats-Unis », a-t-il noté.
Le conférencier a aussi insisté sur l’importance de l’introduction des nouvelles technologies dans la gestion, notamment des secteurs de l’énergie et de la santé.
De son point de vue, la France pourrait représenter un partenaire important pour l’Algérie dans le développement technologique. « Une coopération avec la France dans ce domaine est profitable aux deux pays, la France étant un pays à fort potentiel technologique et l’Algérie un pays regorgeant d’opportunités économiques », a-t-il fait remarquer.
Sur un autre plan, M. Levet a estimé que les deux pays « ont la possibilité de devenir un duo leader à l’échelle mondiale en matière de transition énergétique en raison de leurs potentiels respectifs ». La France avec ses moyens techniques et l’Algérie avec son potentiel en énergies renouvelables, notamment le solaire.
En matière de coopération régionale, il a indiqué que l’Algérie et la France « ont un rôle de leadership à jouer au niveau du bassin méditerranéen, notamment en ce qui concerne la sécurité et ce, sur les 50 prochaines années ».