Connaissez-vous l’origine de la pomme, de l’orange ou de la salade que vous achetez ? Avez-vous une idée de la provenance du blé avec lequel a été fabriquée la pâte made in Algeria ? Forcément non.
Nulle mention de ce type d’information sur pratiquement tous les produits alimentaires d’origine algérienne. Pour tenter de remédier à cette situation, un séminaire international a eu lieu hier à Alger sous le thème «La traçabilité dans le secteur de l’agroalimentaire». Le choix du sujet n’est pas fortuit.
L’Algérie n’a pas encore une loi qui impose un suivi du cheminement de ses produits alimentaires. Du producteur au consommateur en passant par le transformateur et le commerçant, pas la moindre trace d’un code barre, de l’origine du produit ou de sa date de péremption. Résumé : pas de marque, pas de responsabilité.
Les exemples ne manquent. Ainsi, la «filière» fruits et légumes dont les étapes successives de commercialisation n’offrent aucune indication sur la provenance du produit, les dates de sa cueillette et de sa mise sur le marché. Conséquence : personne ne peut identifier ou remonter facilement au produit en cas d’une alerte sur l’aliment. «L’orange est vendue anonymement, jusqu’à ce qu’elle pourrisse sur les étalages», indique Halim Recham, président de l’Organisation algérienne de codification des articles (OACA) ou GS1 Algérie (une association à but non lucratif). Pourtant, cette traçabilité n’est pas l’apanage des pays développés. La Tunisie et l’Egypte, deux pays qui ont pris une avancée considérable dans cette pratique de traçabilité des produits alimentaires grâce à leur utilisation des normes du standard GS1.
Alors l’OACA préconise une loi qui s’imposera au monde de l’agroalimentaire. «Les dangers en matière de sécurité alimentaire peuvent survenir à n’importe quelle étape», prévient Halim Recham. «Ceux qui achètent un produit pour le transformer, le vendre ou le consommer veulent savoir d’où il vient, par qui et comment il a été fabriqué ou conçu, quels ont été les éventuels intermédiaires et où en sont les livraisons», ajoute-t-il avant de noter que de tels dysfonctionnements laissent le consommateur souvent démuni.
ETABLIR DES NORMES POUR PROTÉGER LE CONSOMMATEUR
Il est donc essentiel de mettre en place des contrôles suffisants dans l’ensemble de la chaîne de production», estime Halim Recham. Aussi, la promotion du standard de codification (GS1) en Algérie a pour principal objectif la généralisation de son utilisation dans les transactions commerciales entre les opérateurs économiques algériens ainsi qu’entre ces derniers et les opérateurs étrangers et ce, quel que soit leur secteur d’activité.
Pour les aider à le faire, GS1 Algérie, seule source officielle autorisée à délivrer des numéros de code à barre et les différents standards de GS1, leur propose ses services d’attribution de codes entreprises et son assistance technique sur tout ce qui concerne l’usage de son standard. Elle met aussi à leur disposition la formation des adhérents, la gestion du fichier des entreprises adhérentes à GS1 Algérie et d’un catalogue national des produits codifiés.
Pour le président de l’OACA, les épidémies de maladies hautement contagieuses affectant le bétail, comme la fièvre aphteuse, ont mis en évidence les risques de contamination par les aliments. «Le manque d’information sur les aliments représente un risque pour tous les consommateurs qui peuvent tomber gravement malades alors que l’industrie agroalimentaire pourrait être amenée à prendre de coûteuses mesures correctives», a-il expliqué.
Cassi Belazzouz de GS1 France explique l’apport des standards GS1 en tant qu’assurance de qualité, de fiabilité et de sécurité et de visibilité. «Ces normes peuvent contribuer à l’amélioration de la sécurité des consommateurs et l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement», observe-t-il.