Les mineurs, éloignés de ce fléau, sont davantage concernés et plus impliqués.
Les conséquences du trafic de drogue en Algérie sont plus que jamais inquiétantes. Les bilans publiés annoncent une saisie de plus de 200 tonnes de kif en 2014, une ampleur de 20% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre confirme l’augmentation du trafic et consommation de stupéfiants.
L’effrayant, c’est la toxicomanie des enfants qui ne consomment pas uniquement des joints, mais ils s’adonnent beaucoup plus aux psychotropes.
Les mineurs, éloignés de ce fléau, sont davantage concernés et plus impliqués. Le pire est que les enfants de moins de 15 ans s’accoutument aux drogues dures. Dans le cadre de la prévention contre ce poison exclusivement marocain, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a engagé une réflexion pour élaborer un plan de communication sur la prévention contre la drogue en milieu éducatif. «Le ministère a engagé une réflexion pour élaborer un plan de communication sur la prévention contre les fléaux sociaux et particulièrement contre la violence et la drogue en milieu éducatif», a indiqué Mohamed Chakali, sous-directeur de la promotion de la santé mentale au ministère.
En marge d’une rencontre sur le rôle du mouvement associatif dans la lutte contre la drogue, le même responsable a précisé qu’il s’agit d’un cadre homogène visant à trouver des méthodes innovantes permettant la mise en place d’un plan de communication sur la prévention et la sensibilisation aux effets de la drogue. «Il y a peu d’associations qui activent dans le domaine de l’accompagnement des toxicomanes et qui mènent des actions de proximités spécialement sur la prévention drogue»,a estimé, en soulignant que le plan de prévention envisagé sera réalisé par les professionnels de la santé avec l’apport du mouvement associatif. Dans le même contexte, le Pr Farid Kacha, président de la Société algérienne de psychiatrie, a appelé à définir les priorités en matière de prise en charge des toxicomanes dans les centres de soins et de désintoxication, notamment pour assurer une meilleure organisation de ces centres.
Par ailleurs, selon l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), un projet de réseau d’associations sera élaboré en 2015 pour une sensibilisation efficace des jeunes sur le danger de la drogue. «Nous avons lancé une opération pour élaborer un projet de réseau d’associations qui sera fin prêt en 2015, afin de coordonner les actions menées dans le travail de proximité en matière de lutte contre la drogue», a souligné le directeur général par intérim de l’Office, Mohamed Benhalla. Pour lui, cette opération permettra de créer un forum d’associations, qui sera un espace de rencontre et d’échanges, dans le but d’intégrer davantage les associations dans le processus de lutte contre la drogue à travers le travail de proximité sur la nécessité de réduire la demande de drogue. En outre, «la prévention permet de réduire à 90% la demande de drogue et le mouvement associatif demeure un vecteur primordial dans ce domaine», a-t-il estimé encore une fois.
Dans le même sillage, le même responsable a souligné qu’une enquête sur la prévalence de la drogue en milieu scolaire sera lancée d’ici à la fin décembre 2014. «Une enquête spécifique sur la prévalence de la drogue en milieu scolaire sera lancée d’ici à la fin du mois de décembre prochain et les résultats seront prêts en juin de l’année 2015», a précisé le même responsable. Cette enquête, qui sera réalisée par le Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (Ceneap), a été initiée par l’Onldt en collaboration avec le ministère de l’Education nationale. De son côté, la direction générale de la Sûreté nationale Dgsn, a rapporté que plus de 10% des élèves consomment la drogue dans les écoles et les centres de formation en Algérie. «Près de 20% des garçons scolarisés et près de 5% de filles, âgées de moins de 16 ans, s’adonnent au kif traité ainsi qu’aux comprimés de psychotropes», selon une source policiére. Enfin, l’alerte est donnée à travers les chiffres publiés chaque fois par les services de sécurité, il n’en demeure pas moins que la consommation de la drogue est réelle dans notre société qui est devenue celle de jeunes consommateurs.