La toile s’enflamme: Dénonciations et appels à la mobilisation

La toile s’enflamme: Dénonciations et appels à la mobilisation

La dernière lettre attribuée au chef de l’État Abdelaziz Bouteflika, dans laquelle le projet du prolongement du mandat actuel a été réaffirmé sans détour, a suscité de vives réactions sur la Toile. Aussitôt le contenu de la lettre connu, des internautes n’ont pas hésité à commenter la décision de Bouteflika de rester au-delà de la fin de son mandat présidentiel.

“La réponse viendra ce vendredi”, promettent-ils, annonçant ne pas être “concernés par cette décision”. “Nous avons dit : tu pars, donc tu pars”, “On a évité les élections pour ne pas avoir Bouteflika, finalement on a eu Bouteflika sans les élections”, “Au-delà du 28 avril, le peuple considère que le poste de président est vacant”, telles sont, entre autres, les réactions de la blogosphère nationale à la lettre du chef de l’État. Mais parallèlement à ces réactions, c’est l’exigence du départ de Bouteflika et du système dans sa globalité qui est largement évoquée sur les réseaux sociaux. “Y en a marre de la ruse”, “20 ans barakat”, “La lettre doit être renvoyée à son expéditeur”, “Ils se sont trompés d’adresse”, a réagi la Toile comme pour signifier que la rue n’est nullement prête à lâcher du lest. “Il confirme qu’il veut une présidence à vie”, tentent d’expliquer d’autres internautes sur les réseaux sociaux.

À côté de ces réactions, c’est le message de Bouteflika qui a été tourné en dérision, notamment la correction apportée par l’APS à la lettre, où le mot “mandat” a été changé par “parcours”. Sur les réseaux sociaux, le mot “parcours” a été usité pour rappeler “les ratages” du règne de Bouteflika. “Votre parcours se résume à une dépense de 1 000 milliards de dollars”, écrit une jeune fille. “La plus importante réalisation durant tout le parcours présidentiel de Bouteflika est cette prouesse d’avoir fait l’unanimité contre lui et contre le système”, écrit un autre internaute. Des appels à manifester ont été également lancés comme réponse au message d’avant-hier soir.

La difficulté de Bedoui et de Lamamra à former un gouvernement a aussi été un sujet de prédilection sur les réseaux sociaux. “J’ai éteint mon téléphone de peur que Bedoui m’appelle”, “Ne répondez pas aux numéros inconnus, Bedoui est à la recherche de ministres”, “Ils vont probablement se rabattre sur l’Anem pour trouver des ministres”, tels sont les commentaires suscités par la quête de personnes par Bedoui pour former son staff. La réaction russe a été, par rapport au soulèvement citoyen, largement commentée. “Ni Paris, ni Moscou, ni Washington, le peuple est souverain”, “La main étrangère à un seul nom : Lamamra”, a réagi la Toile.

Mohamed Mouloudj