La thèse du complot se confirme de plus en plus Syrie : qui veut la plonger dans le chaos ?

La thèse du complot se confirme de plus en plus Syrie : qui veut la plonger dans le chaos ?

Il est des vérités difficiles à admettre. Surtout celles qui donnent raison au gouvernement de Damas.

L’idée de «complot contre la Syrie» conspuée par les fans de «la fausse révolution syrienne» vient pourtant d’être confirmée par les révélations des dernières évolutions du conflit.

Ainsi, l’allégeance du groupe djihadiste le Front Al-Nosra (composé essentiellement de jihadistes étrangers) à Al-Qaîda et qui en réalité a pris l’ascendant sur le terrain sur l’ASL, a fait reconnaître à nombre de gouvernements, notamment occidentaux, la complexité de la problématique syrienne.

Dans ce contexte, le président syrien a déclaré : «Nous n’avons d’autres options que la victoire, car si nous ne sommes pas victorieux, ce sera la fin de la Syrie et je ne pense pas qu’un seul citoyen syrien accepte cette option.»

Face à ce qui pourrait sembler pour certains comme une nouvelle donne, la position de Damas n’a souffert d’aucun changement contrairement aux positions de ceux parmi les pays qui se sentent investis d’une mission à laquelle, en fait, personne ne les a mandatés. Dès lors, en sus du statut de chef d’État, c’est en pédagogue tranquille qu’a tenu à se présenter le président syrien, Bachar El-Assad, mercredi dernier dans une interview d’une heure à la chaîne officielle Al-Ikhbariya, où il a prévenu que les Occidentaux jouaient avec le feu en finançant Al-Qaîda. «L’Occident a déjà payé très cher le fait d’avoir financé à ses débuts Al-Qaîda en Afghanistan. Aujourd’hui il fait la même chose en Syrie, en Libye et dans d’autres endroits et il paiera cher au cœur de l’Europe et des États-Unis», a prévenu M. Assad.

Il faisait en cela allusion à l’aide accordée par Washington dans les années 1980, en Afghanistan, aux moujahidine luttant contre l’occupation soviétique, dont ceux d’Al-Qaîda, qui se sont ensuite retournés de manière spectaculaire contre leurs propres peuples – ce qui stratégiquement pouvait être attendu – mais contre les États-Unis en 2001, ce qui sans doute l’était moins.

«L’Occident ne sait pas que ce terrorisme se retournera contre lui», a-t-il précisé. Ils «combattent Al-Qaîda au Mali et le soutiennent en Syrie. C’est la politique de deux poids deux mesures», a-t-il ajouté en référence à l’intervention française au Mali.

Dès lors, alors que la question de la livraison d’armes aux rebelles divise l’Occident, certains arguant qu’elle pourrait tomber entre les mains d’extrémistes, le président syrien souligne dans son interview qu’«il n’y a pas de terroriste modéré», rejetant toute distinction entre les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) et les groupuscules jihadistes, dont le Front jihadiste Al-Nosra. «Al-Qaîda domine (la rébellion) en Syrie», a-t-il affirmé, allusion au chef de file de cette dernière Al-Nosra, et d’autres groupes essentiellement composés de combattants étrangers.

L.S