Quinze mille participants, 192 pays, la plupart des décideurs de la planète Terre sont depuis hier à Copenhague. L’enjeu est de trouver de nouveaux mécanismes pour lutter contre le réchauffement climatique.
Ironie du sort ou choix délibéré, c’est le Danemark, pas chaud du tout, qui a été choisi pour accueillir l’événement. La bataille du climat va durer deux semaines. Deus longues semaines durant lesquelles les différents lobbies du froid et du chaud vont s’affronter. Les enjeux sont immenses, interplanétaires.
Ils le sont d’autant plus que tout n’est pas sincère dans cette histoire de réchauffement climatique. Plusieurs nations — nanties évidemment, parmi lesquelles des Européennes — utilisent le climat pour empêcher les autres d’accéder à l’industrie, au développement, au rayonnement économique.
La Chine, l’Inde, le Brésil, le Venezuela et d’autres pays émergents refusent d’être les boucs émissaires de cet immense conclave onusien. Depuis Kyoto, en effet, si des progrès ont été réalisés dans le domaine, les plus riches, donc les plus pollueurs, Etats-Unis et Union européenne notamment, continuent de donner des leçons aux autres sans retenue, sans pudeur, alors qu’ils ne sont pas des exemples de refroidissement de la planète. Même l’Afrique, si peu polluante, pour polluer, il faut avoir les moyens, n’est pas épargnée par l’égoïsme climatique occidental.
Des législations rigides, cruelles vont imposer au continent noir des taxes contraignantes qui risquent d’hypothéquer ses chances de développement dans l’avenir. Pour autant, le fait que l’ONU et non pas seulement le club des riches drive l’événement est en soi un acquis. Le succès de la conférence de Copenhague n’est pas, à vrai dire, garanti. Réduire les émissions de gaz à effet de serre, oui, à quel niveau ? «L’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère se situe au-delà du pire scénario esquissé en 2007», estiment d’éminents spécialistes.
Pourtant, selon d’autres «cerveaux» dont le Français Claude Allègre, l’activité humaine, y compris les émissions de gaz à effet de serre, n’y est pour rien dans le réchauffement climatique.
Il est vrai que les thèses de Claude Allègre et d’autres qui pensent comme lui sont minoritaires. Est-ce une raison de ne pas les écouter ? Galillée, Ibn-Rochd, Freud, Bernard, Pasteur n’étaient-ils pas à l’annonce des conclusions de leurs recherches cloués au pilori, vilipendés, isolés ? Le président américain, qui sera présent à Copenhague, au fait de la sensibilité du dossier, a fait une déclaration réaliste : «Copenhague, a-t-il dit, ne résoudra pas tout mais peut être une avancée importante.» Pour plaire aux ONG, associations et personnalités qui militent pour des accords précis, la guerre du climat aura bien lieu.
A. M.