La terre a tremblé hier à El Bahia,Les habitants du vieux bâti ont eu peur

La terre a tremblé hier à El Bahia,Les habitants du vieux bâti ont eu peur

Hier, à Oran la terre a encore tremblé. Selon les spécialistes du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) «Ça bouge et c’est tant mieux». Selon ces derniers, la secousse tellurique de magnitude 3,4 sur l’échelle de Richter enregistrée hier, n’est qu’un phénomène naturel.

Coincée entre la plaque eurasiatique et la plaque africaine, «l’Algérie est constamment en mouvement, et Oran n’est pas épargné». Sur tout le territoire, on enregistre une moyenne de 60 à 80 secousses par mois. Mais 90% de ces secousses ne sont pas ressenties par la population, car leur magnitude est inférieure à 2,5 degrés sur l’échelle de Richter. Le degré des répliques qui sont ressenties par la population est autour de 3 et 3,5 degrés sur la même échelle.

Pour les secousses ressenties, cela ne dépend pas toujours de la magnitude, même si on peut dire qu’à partir de 3,5, tout le monde ressent la secousse. En dessous, cela dépend si elle a lieu en plein jour ou durant la nuit, de la profondeur, de sa direction, de son sens. Les spécialistes affirment que si l’on ne peut pas prévoir une secousse, on peut du moins reconnaître les zones à risque en fonction du nombre de secousses enregistrées. Le fait est connu : les tremblements de terre sont la conséquence des mouvements des plaques tectoniques, et si les dernières secousses ont fait peur, elles doivent au contraire rassurer puisque étant de faible magnitude, elles ont permis à la terre de dégager un peu d’énergie accumulée par les frictions des plaques de la croûte terrestre.

La secousse tellurique enregistrée hier n’a pas occasionné de dégâts notables, affirment par ailleurs les services de la protection civile. Toutefois, le séisme était à l’origine d’un mouvement de panique parmi les habitants du vieux bâti qui sont sortis dans la rue. Le séisme enregistré à Oran le 11 janvier 2007, dont la magnitude était de 5,3 sur l’échelle ouverte de Richter, a donné des sueurs froides à bon nombre d’Oranais et il est toujours gravé dans leur mémoire. L’Algérie fait partie des pays vulnérables face aux tremblements de terre. Les séismes frappent le Nord de ce pays durement soumis aux contraintes des mouvements de la terre. La raison de ces séismes : les mouvements brutaux de ces plaques tectoniques qui forment la croûte terrestre et sur lesquelles reposent les océans et les continents.

Ces plaques jouent les unes par rapport aux autres. Certaines le font de façon fluide en glissant. D’autres résistent, accumulent de formidables énergies et brutalement cèdent. Une grande partie du bassin méditerranéen est l’objet de tels mouvements. Les plaques qui portent l’Afrique, l’Europe et l’Asie, s’affrontent là depuis des millions d’années, rétrécissant l’espace occupé par la mer Méditerranée. C’est pourquoi le Maghreb, plus particulièrement le Nord de l’Algérie qui est porté par la plaque africaine en remontée lente (6 mm par an) vers le Nord-Ouest, affecté par ce phénomène. Il a généré un système complexe de failles orienté Est-Ouest situé sur la partie côtière et montagneuse (Atlas Tellien) du Nord de l’Algérie.

Selon le classement des zones du pays par activités sismiques, le littoral est la région où le risque sismique est le «plus élevé», suivi par la région des Hauts Plateaux, puis le Sahara dans lequel l’activité sismique devient «nulle. Depuis quelques années, les gens s’intéressent davantage au risque sismique. L’accès à l’information étant facilité par des sites Internet de vulgarisation et le paramètre sismique est pris en compte dans de nombreux projets. Des recherches s’articulent autour de ce phénomène naturel, qui fait d’ailleurs l’objet d’une importante base de données. Dans le même cadre, il y a lieu de signaler que l’université d’Oran vient de signer un accord de partenariat avec des universités américaines et françaises, pour la mise en place d’un comité de surveillance des séismes à Oran.

L’accord signé prévoit le renforcement de la coopération dans le domaine de la recherche scientifique, l’étude de l’activité sismique de la Méditerranée Sud et le suivi des mouvements des plaques tectoniques de la région. Le comité mis en place est chargé de l’étude et du suivi de la géodynamique de toute la partie Sud de la Méditerranée et aura également pour mission la surveillance des mouvements sismiques et leurs localisations dans le temps.

Mehdi A.

Les véhicules hippomobiles, cauchemar des automobilistes

Carrosseries déchiquetées, pare-brise et vitres cassés…

Le projet de modernisation de la ville d’Oran, annoncé en grandes pompes par les autorités locales, reste au stade du vœu pieux, sinon comment justifier que des centaines de véhicules hippomobiles continuent de circuler, à longueur de journée, dans les grandes artères de la ville ? Leur nombre ne cesse de croître au fil des semaines. Après avoir été interdits à la circulation, suite à un arrêté de la wilaya en 2007, nous assistons désormais à un retour en force de ces dangereux moyens de locomotion. De nombreux quartiers de la ville sont investis par les charrettes et les ânes sans que les services concernés ne bougent le petit doigt.

A Oran-Ouest, et dans les quartiers limitrophes aux Halles centrales, les incessants va-et-vient des véhicules hippomobiles tourmentent les automobilistes et autres usagers de la route. Des dizaines d’automobilistes sont quotidiennement victimes de ces charrettes, qui roulent à une vitesse folle sans se soucier de la sécurité des autres usagers. Dans les rues jouxtant le marché de gros des fruits et légumes, les charrettes et les véhicules hippomobiles sont devenus un cauchemar permanent pour les automobilistes. Carrosseries endommagées, tôles froissées et parfois déchiquetées, pare-brise et vitres brisés, les conducteurs fous de ces véhicules de destruction massive ne s’arrêtent devant rien.

Le plus douloureux pour les automobilistes est que les dommages ne sont pas couverts par les assurances. Un automobiliste, qui garait sa voiture dans une rue près des Halles centrales, a ainsi découvert à ses dépens le danger d’être sur le chemin de ces véhicules. La carrosserie de la voiture flambant neuf a été totalement déchiquetée par les barres de fer d’un véhicule hippomobile. Le pire est que le conducteur de la charrette hippomobile n’a même pas daigné s’arrêter pour constater les graves dégâts occasionnés à la voiture. Debout comme un guerrier sur un quadrige romain, il lance, avec ironie, à la pauvre victime : «Prends ta voiture chez le tôlier !».

Ce fait divers se répète inlassablement dans les rues de la ville (Maraval, Haï Es-Sabah, Eckmuhl, Sananès, Dar El Beïda…) et dans les communes périphériques de la ville, à l’exemple d’Es-Sénia, Bir El Djir et El Kerma. Les automobilistes, tout comme les citoyens qui avaient cru à la disparition totale de ces charrettes, font, presque quotidiennement, face à un encombrement généré par la circulation anarchique de ces moyens de locomotion. Pleines à craquer de fruits et légumes, de poisson ou de ferrailles, ces charrettes provoquent d’interminables bouchons, notamment aux boulevards périphériques. Ces hippomobiles ont aussi été remarqués au niveau de nombreux marchés de quartier, dont M’dina J’dida.

A. Saïd