Si les dernières mesures de lutte contre le trafic de carburant, prises par les pouvoirs publics, notamment la limitation des quantités servies pour les automobilistes dans les stations- service, à l’équivalent de 500 DA pour les véhicules légers et 2.000 DA pour les camions, ont réussi à, entraîner une baisse relative des quantités exportées, frauduleusement, de l’autre côté de la frontière, ceci s’est, par contre, répercuté, négativement, sur les automobilistes, les agriculteurs ainsi que les propriétaires de stations- service.
Alors que les automobilistes frontaliers, confrontés au problème depuis des années, espéraient de ces nouvelles mesures des retombées qui favorisent la disponibilité du carburant, ils ont le désagrément de subir toujours la crise, davantage aggravée. «La lutte contre ce trafic se fait au détriment de l’honnête citoyen.
Avant ces mesures, quand les «hallaba» envahissaient, continuellement les stations, on se permettait un ‘plein’ de temps à autre. Actuellement, on doit se pointer des heures avant l’arrivée du camion d’approvisionnement.
Encore faut-il en connaître, au préalable, le jour et l’heure», dira un automobiliste soulignant que ces mesures ont fait plutôt l’affaire des revendeurs informels de carburant vers lesquels l’on est obligé de se rabattre, à prix fort.
C’est en fait la quantité qui est livrée aux stations- service qui a été fortement réduite, qui est à l’origine de cette situation. Croyant qu’en limitant la quantité livrée aux stations, ils arriveront à contrecarrer ce trafic, les initiateurs de ces mesures n’ont fait, en fait, que pénaliser les citoyens et compliquer la situation des propriétaires des stations- service.
Ces derniers qui ne cessent de subir des «injonctions», orales, faut-il le préciser, sans aucune trace écrite officielle, semblent être les dindons de la farce et leurs chiffres d’affaires ont connu une chute vertigineuse. La dernière mesure en date émane de la DMI qui, pour que lui en soit facilitée l’exploitation, leur a exigé la version électronique des listes des numéros d’immatriculation de tous les véhicules servis.
Les frais supplémentaires que cela engendre (acquisition d’un PC et recrutement d’un agent de saisie) est évidemment à la charge des pompistes. «La quantité qui m’est livrée qui est seulement de 2 demies citernes par semaine soit une quantité totale d’environ 25.000 litres, est sans rapport avec le parc automobile.
Ceci nous a mis dans une situation compliquée pour faire face à la forte pression», dira le propriétaire d’une station frontalière qui espère un climat plus serein pour la profession après les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales qui envisage des mesures plus réfléchies. La grogne est perceptible aussi bien du côté des exploitants des stations-service que de leurs clients qui se trouvent, toujours, pénalisés.
ère être la plus pénalisée, à l’image de celle de la région de Souani. Même avec la bonne volonté des propriétaires des stations-service qui les avantagent, malgré le fait qu’ils ne disposent pas d’un quota spécial, en leur servant sur la faible livraison hebdomadaire, 70 litres par semaine qui s’avère très insuffisante, notamment en cette période de labours-semailles.
« Pour le défi lancé par les pouvoirs publics pour atteindre l’autosuffisance en matière de céréales, les responsables du secteur doivent, plus que jamais, soutenir les producteurs frontaliers pour les encourager à plus de production céréalière.
Aussi, en plus de la faible quantité livrée aux stations-service, un quota spécial doit être affecté aux producteurs afin de les libérer de ce problème qui risque de compromettre la présente campagne labours-semailles», dira un céréaliculteur.
Dans ce cadre, les représentants des agriculteurs de cette région ne cessent de reprocher à la direction des Mines et de l’Industrie son «laxisme». «Nous avons, à travers plusieurs doléances, demandé à la DMI un quota de carburant spécial.
Jusqu’alors, silence radio… Celle-ci ne semble pas s’inquiéter, outre mesure, de la situation qu’endurent les céréaliculteurs, pour entamer la campagne labours-semailles, laquelle risque d’être ratée si aucune initiative d’affectation d’un quota supplémentaire n’est décidée à temps».
Cheikh Guetbi