La tension persiste au sud,Le gouvernement peine à convaincre

La tension persiste au sud,Le gouvernement peine à convaincre

Lassés par les promesses non tenues, les chômeurs ne veulent pas de discours, mais plutôt du concret

Conseil interministériel, commission mixte, visite sur place, toutes les actions engagées par l’Exécutif ne sont pas en mesure de réduire la tension des gens du Sud.

La tension persiste dans le sud du pays où les jeunes chômeurs ne décolèrent pas. Les solutions annoncées par le gouvernement semblent inefficaces. La protesta prend de l’ampleur, les chômeurs comptant dénoncer en force l’absence de prise en charge de leurs revendications. Trois grands rassemblements sont prévus successivement à Tamanrasset, Ghardaïa et Laghouat.

Déterminés, les chômeurs veulent à tout prix arracher leurs droits.

Ces actions démontrent, sans doute, l’échec des tentatives menées par le gouvernement pour régler les problèmes de la population de la région. Conseil interministériel, commission mixte, visites ministérielles et parlementaires, toutes les actions engagées ne sont pas en mesure de réduire la tension.

Pourtant, le gouvernement déploie de grands efforts pour satisfaire les contestataires. Dimanche dernier, le Premier ministre a, encore une fois, convoqué un conseil interministériel restreint consacré à la question.

La réunion s’est penchée exclusivement sur l’état d’avancement et d’application des mesures prises par le Premier ministre dans le cadre de la création de l’emploi au profit des jeunes de la région. Le gouvernement n’a plus d’autre choix. Ce dernier est tenu par l’obligation de résultats dans les plus brefs délais.

L’effet d’annonce des mesures incitatives n’a, en aucun cas apaisé les esprits. Lassés par les promesses non tenues, les chômeurs ne veulent pas de discours mais plutôt du concret, l’emploi. Même si les responsables du gouvernement multiplient leurs visites dans la région du Sud en annonçant à chaque fois un package de mesures, la situation reste inchangée. En réponse à cette protesta, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé, il y a un mois, une série de mesures pour le traitement de l’emploi et du chômage en privilégiant, notamment la main-d’oeuvre locale dans ces régions.

Dans une instruction relative à la gestion de l’emploi dans les wilayas (départements) du Sud, M.Sellal a précisé que «le recours au recrutement d’une main-d’oeuvre hors wilaya n’est autorisé que dans la proportion des postes à pourvoir n’ayant pas de profil correspondant localement».

Le gouvernement compte charger les entreprises publiques à faire des recrutements massifs. Ce plan de sortie de crise du gouvernement s’articule autour d’une campagne de recrutement tous azimuts et des formations rémunérées avec en prime un suivi strict de l’application du dispositif mis en oeuvre.

De plus, des crédits estimés à des millions pour ne pas dire à des milliards sont accordés aux jeunes du Sud.

Le gouvernement encourage même les opérateurs économiques à investir dans la région. Des avantages fiscaux seront accordés aux opérateurs. Selon le ministre de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ces nouvelles mesures sont de nature à contribuer à faire avancer la réalisation de ces projets, notamment dans les secteurs des travaux publics, des investissements dans l’agriculture et pour la création de postes d’emploi. Vu que ces mesures n’ont pas apporté de résultats, le gouvernement ne fera-t-il pas mieux de changer de méthode? L’ouverture d’un dialogue franc avec les vrais représentants de la société civile pourrait régler probablement le problème. Les représentants des mouvements des chômeurs ne demandent qu’à être entendus.