La tension ne baisse pas : Le sachet de lait fait toujours des siennes

La tension ne baisse pas : Le sachet de lait fait toujours des siennes

La crise du lait en sachet, sans rémittence aucune, et contrairement aux déclarations rassurantes des responsables de laiteries publiques qui parlaient de perturbation «temporaire» dans les premiers jours du mois de janvier dernier, se fait pesante ces deux derniers jours à Constantine.

Pour rappel, la pénurie de lait en sachet, apparue à travers plusieurs régions du pays vers la fin du mois de décembre dernier, a fait réagir le ministère du Commerce qui avait actionné une enquête pour découvrir les causes à l’origine de la crise, laquelle enquête a été suivie de décisions opportunes pour atténuer ses effets, mais rien n’y fait, le produit alimentaire en question se fait toujours rare et l’on assiste ces deux derniers jours à une diminution drastique des quotas accordés aux commerçants. «On m’a diminué plus de 50% de mon quota habituel, comment je vais faire pour satisfaire la demande de ma clientèle ?», se lamentait hier un commerçant du centre-ville de Constantine. Le même scénario est vécu également par d’autres détaillants à travers la wilaya de Constantine, où le lait en sachet se fait toujours désirer.

Plusieurs commerçants ont adopté depuis plusieurs semaines une vente limitée à deux sachets «max» pour chaque client, «afin de servir tout le monde», explique-t-on. Mais, les ménages trouvent souvent l’astuce pour se procurer deux sachets par-là et deux autres par-ci, car on appréhende à tout moment une rupture subite du lait en sachet. Pourtant, le directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), M. Fethi Messar, avait insisté récemment sur le fait que «toutes les laiteries, publiques ou privées, reçoivent leurs quotas normalement sans aucune restriction et cela depuis trois ans (en 2013, l’ONIL a importé 136.000 tonnes de poudre de lait soit une hausse de 13.000 tonnes par rapport à 2012, selon une récente déclaration du ministre du Commerce, Mustapha Benbada). «Il n’y a aucun dysfonctionnement», avait affirmé M. Fethi Messar. L’Office a déjà «confirmé les achats de poudre de lait pour six mois ce qui va permettre d’assurer les approvisionnements jusqu’au Ramadhan 2014», devait-il encore souligner dans ce sillage.

On n’est pas encore arrivé au mois de Ramadhan où la pression sur le lait en sachet se fera plus forte, mais la situation ne s’est guère s’améliorée. Des commerçants affirment que la distribution du lait en sachet ne s’est plus améliorée depuis l’apparition des premiers signes de la crise à la fin du mois de décembre dernier. «Tout ce qu’on a fait, c’est de faire monter et baisser les quotas distribués aux détaillants en une courbe en dents de scie, pour que les effets de la perturbation ne se fassent pas trop sentir chez les consommateurs», soutiennent nos interlocuteurs. En d’autres termes, si durant deux ou trois jours on vous livre une quantité qui puisse satisfaire un tant soit peu la demande, les jours suivants c’est la limitation drastique, puis on revient au quota normal, et ainsi ira le yoyo. De la sorte, on ne ressentira pas trop les effets de la perturbation, même si le consommateur est dérouté entre le sentiment d’une pénurie – disponibilité.

«C’est vrai, il y a des jours où le lait en sachet est largement disponible et d’autres où l’on doit se lever tôt pour en dénicher un ou deux litres», confirment pour leur part des consommateurs. Autant dire qu’on a à faire à des illusionnistes qui continuent à «doper» leur production ou leur chiffre d’affaires en utilisant la poudre de lait pour la fabrication des produits dérivés du lait (yaourt, fromage et autre camembert).