La tension monte entre Rome et Tunis,Exode massif de jeunes Tunisiens

La tension monte entre Rome et Tunis,Exode massif de jeunes Tunisiens

Evoquant un «système tunisien à la dérive», le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni, membre du parti anti-immigrés et populiste de la Ligue du Nord, avait souhaité un déploiement de ses policiers en Tunisie. Une position «inacceptable».

Le gouvernement tunisien a prévenu qu’il rejetait de manière catégorique «toute ingérence dans ses affaires intérieures» ou «atteinte à sa souveraineté», selon un responsable du ministère des Affaires étrangères. Suite aux grandes vagues d’émigrants clandestins tunisiens arrivés sur les côtes italiennes à la suite du départ du président Ben Ali, la tension ne cesse de monter entre Rome et Tunis. Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini est arrivé lundi soir à Tunis pour évoquer, avec le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, l’exode massif de clandestins tunisiens vers l’Italie qui a provoqué une crise entre Rome et Tunis, ont rapporté des agences de presse. M. Frattini est arrivé en début de soirée. Selon son entourage il n’aura qu’un entretien avec le Chef du gouvernement tunisien avant de repartir. Le chef de la diplomatie italienne effectue cette visite éclair, en marge d’un voyage prévu de longue date en Syrie et en Jordanie, pour tenter de trouver les moyens d’endiguer le flux de clandestins arrivés ces derniers jours sur la petite île de Lampedusa (138 km des côtes de Tunis). Evoquant un «système tunisien à la dérive», le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni, membre du parti anti-immigrés et populiste de la Ligue du Nord, avait souhaité un déploiement de ses policiers en Tunisie. Une position «inacceptable», a répondu le gouvernement tunisien même s’il s’est dit «prêt à coopérer» avec les autres pays pour enrayer cet exode. Avant son départ dans la région,

M. Frattini a estimé que les deux pays avaient un intérêt commun à freiner le trafic. Selon les observateurs, Rome compte opérer un déploiement militaire pour patrouiller au large de la Tunisie. Une idée qui a été jugée «inacceptable» par l’UE et «catégoriquement» rejeté par les autorités tunisiennes. La Tunisie rejette catégoriquement «toute ingérence dans ses affaires intérieures» mais est «prête à coopérer» avec les autres pays pour enrayer l’exode vers l’Europe de clandestins tunisiens, a indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères.

Par Salah Harirèche