«Les promesses faites par le ministère de la tutelle et le Premier ministre n’ont pas été tenues.»
Le courant ne passe plus entre le ministère de la Santé et le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). Le clivage s’interposant entre les deux parties risque de ne pas connaître son épilogue de sitôt. Après la fermeture de toutes les portes du dialogue et de la concertation avec le ministère de tutelle, les protestataires ont fait appel à l’intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, afin de trouver une issue à leur calvaire, selon le syndicat.
«Devant la situation de blocage et le comportement indigne du responsable du CHU Mustapha et l’administration de la tutelle qui a décidé la fermeture des voies du dialogue avec les représentants légitimes des praticiens médicaux protestataires en opposant une démarche du tout-répressif au mouvement de grève déclenché par le syndicat, on en appelle à l’intervention du Premier ministre pour résoudre les problèmes exposés par le personnel de la santé.»
En attendant la réponse du Premier ministère, le syndicat a appelé ses adhérents à de nouvelles actions de protestation, pour dénoncer non seulement le retard enregistré dans la prise en charge de leur plate-forme de revendications, mais, également, le comportement du premier responsable de l’établissement hospitalo-universitaire de Mustapha Pacha.
Le Syndicat national des praticiens de la santé publique durcit le ton et appelle ses adhérents à un rassemblement dans l’enceinte de l’hôpital le 17 mai suivi d’un sit-in devant le siège du ministère de la Santé le 23 du même mois. Dans un communiqué rendu public, le syndicat a dénoncé les tentatives d’humiliation et d’intimidation, et le recours à des méthodes indignes pour la dispersion des protestataires lors de leur sit-in observé dans l’enceinte de l’hôpital, la semaine écoulée. «Ce rassemblement pacifique des blouses blanches a été marqué par un comportement irresponsable et irrespectueux du directeur général du centre hospitalier, qui a utilisé le gros tuyau d’eau de la vanne de la bouche d’incendie pour disperser les praticiens», lit-on dans le communiqué. «Un comportement qui démontre pour une énième fois l’attitude méprisante et répressive du ministre de la Santé dans la gestion du conflit actuel» ajoute la même source. Ces derniers dénoncent, également, la politique de «fuite en avant adoptée par le ministère de la Santé» à l’égard de cette catégorie de personnel de la santé. Pour le syndicat, les points exposés dans la plate-forme de revendications sont toujours en suspens «les promesses faites par le ministère de tutelle et le Premier ministre n’ont pas été tenues».
Ce qui explique, selon le syndicat, la nécessité de recourir à la protestation comme seule alternative pour mettre la pression sur le gouvernement afin qu’il donne une suite favorable à leurs doléances.
Selon ce dernier, la plate-forme de revendications de ce corps date de plusieurs années, en dépit des promesses faites par le gouvernement pour la résolution des points exposés par le syndicat et qui tournent autour de «la révision du statut particulier, en suspens depuis 2008, le respect et l’application de l’instruction du Premier ministre portant sur l’organisation d’un concours d’accès au 3e grade, et l’assainissement de la situation financière induite par l’intégration, depuis le mois d’août 2015, des praticiens médicaux dans le grade de ‘principal » et ‘en chef »», explique la même source.