Une tension sur le lait pasteurisé en sachet est enregistrée depuis le début du rama-dhan notamment à Alger et sa périphérie. Un constat établi notamment à El Biar, Bab El Oued, Belcourt, Kouba et Bir Khadem, Réghaia, Birtouta où queues et bousculades y ont été constatées. Les livraisons des laiteries privées aux commerces ayant sérieusement été réduites, le sachet de lait se fait de plus en rare, laissant craindre le spectre des périodes de crise.
Vraisemblablement, il ne s’agit pas d’une crise de lait comme celle enregistrée en 2009 et 2010, souligneront les commerçants interrogés sur le pourquoi de la rareté de ce produit. Selon eux, il est plutôt question d’«une perturbation dans la distribution», soulignant «l’insuffisance des quantités de lait en sachet livrées qui n’arrive pas à satisfaire une forte demande qui dépasse largement l’offre, puisque la consommation du lait double durant le mois de ramadhan, car il est utilisé dans la préparation de plusieurs plats, dessert, crème, flan et gâteaux». En outre, les commerçants et les épiciers contactés, ont affirmé avoir été
«informés par les distributeurs de la réduction des approvisionnements habituels, ainsi que des horaires de distribution». Cette situation a soulevé l’inquiétude des consommateurs, qui souvenir de la crise des années précédentes encore en tête, affluent sur ce produit en se précipitant dans les points de vente, chez les commerçants et autres épiciers pour s’emparer des quantités distribuées.
Toutefois, les vendeurs rencontrés au niveau des points de vente pointeront du doigt aussi le «détournement» par les transformateurs, à d’autres fins l’utilisation de la poudre du lait distribuée par l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) dans la production d’autres produits laitiers autres que le lait, tels que le petit lait énormément prisé durant le mois de ramadhan, des yaourts et les glaces fortement consommées en cette période de l’année où la chaleur se fait particulièrement ressentir. Faut-il rappeler à ce sujet que, pour justement éviter que ce produit alimentaire de première nécessité ne manque sur marché, la loi en vigueur, précise que la poudre de lait doit être utilisée exclusivement dans la production de lait en sachet. A souligner également dans ce contexte que selon des chiffres donnés par l’Onil, la facture d’importation de ce produit est évaluée à quelque 3 milliards de dollars, faisant de l’Algérie le plus gros acheteur de poudre de lait écrémé dans le monde. Une autre raison viendra contribuer à la rareté de ce produit, il s’agit des coupures d’électricité à répétitions qui affectent la production de lait, ce qui fait que revendeurs eux-mêmes refusent de prendre leurs approvisionnements habituels. D’ailleurs, pour cette raison, certains commerces ont décidé de ne plus commercialiser ce produit
Par ailleurs, ils sont entre 90 et 100 distributeurs à livrer le lait pasteurisé sur Alger et sa périphérie. Un chiffre qui reste en deçà des besoins de consommation en ne couvrant que 50 à 60% la totalité de la demande. Le différentiel est assuré par les autres établissements privés. Par ailleurs, il est à signaler que Alger n’est pas la seule ville à connaître cette perturbation. Le même constat a été fait à Béjaïa, Bouira, Blida, Oran et Tiaret …
Lynda N.B.