L’histoire de la taxe des 5% sur tout rechargement téléphonique fait encore couler de l’encre.
Maintenant que le communiqué de la DGI (direction générale des impôts) l’a clarifié aux opérateurs Nedjma, Djezzy et Mobilis, ces derniers n’ont plus qu’à appliquer cette décision émanant des instances de l’Etat.
Seulement, les buralistes et les gérants des taxiphones se sentent pénalisés car disposant encore d’un stock qu’ils ont payé à prix fort, comme ils le disent.
Contacté, hier, le directeur de la communication de Nedjma nous dit qu’après le communiqué de la DGI nous avons été plus éclairés sur le dossier et que cette taxe n’est plus imposable aux clients mais à la charge de l’opérateur.

Au niveau des boutiques Nedjma, cette taxe n’est plus exigée aux clients, car des instructions ont été données aux personnels y travaillant de ne leur faire payer que le montant de la carte de rechargement, nous explique notre interlocuteur, contacté hier par téléphone.
Ce dernier attire l’attention, par ailleurs, sur l’existence de milliers de points de vente hors circuit qui échappent à Nedjma ou aux autres opérateurs où les services du contrôle doivent intervenir.
En effet, un tour au niveau des buralistes et des taxiphones de la place du 1er Mai et de Belcourt nous a permis de constater que la taxe est toujours maintenue.
L’un de ces buralistes se dit content que la taxe ne soit plus à la charge du client mais qu’il est contraint d’épuiser d’abord son stock avec la même augmentation avant de revenir aux tarifs initiaux.
Car, explique-t-il, «depuis l’instauration de cette taxe je paye une somme additive de 1 650 DA, ce qui me pousse à la répercuter sur le client de manière à obtenir une petite marge bénéficiaire».
Selon lui, «ce n’est pas de gaieté de cœur que je fais cela mais je suis contraint à chaque fois d’expliquer à mes clients le pourquoi de la chose».
Un autre gérant de taxiphone nous a confié que son stock ne s’épuisera qu’au bout de deux ou trois jours et qu’il est de ce fait «obligé d’appliquer encore cette taxe jusqu’au prochain approvisionnement. Car, nous avons payé les rechargements plus cher que d’habitude», ajoute-t-il.
«Je ne reviendrais aux tarifs appliqués avant cette taxe qu’une fois mon stock épuisé».
Se disant déçu par toute cette situation, un autre vendeur de téléphones et accessoires indique qu’il dispose toujours d’un stock de rechargement de 15 jours, ce que, dit-il, le pénalise.
«Ce sera difficile pour moi de vendre alors que mes concurrents vont bientôt épuiser leurs stocks. Je serais le grand perdant dans cette affaire», dit-il, non sans une note de désolation dans la voix.
Faut-il noter que Mobilis a vite compris le sens de la taxe qu’il n’a pas répercutée sur sa clientèle, préférant saisir l’autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), signalant toutefois, certains cas isolés où la taxe a été appliquée au client.
Quant à l’opérateur Djezzy il n’a aucun commentaire à faire à ce sujet.
En attendant que les choses reviennent à la normale, les clients vont devoir prendre leur mal en patience et continuer de payer plus cher leurs rechargements, surtout ceux habitant loin des boutiques Nedjma et Djezzy.
Badiaa Amarni