La Ligue arabe a décidé de suspendre la Syrie et appelé au retrait des ambassadeurs arabes à Damas, a annoncé samedi le ministre des Affaires étrangères et Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani. L’Algérie, le Liban et le Yémen avaient émis des réserves à la suspencion du régime de Bachar Al Assad. Par ailleurs, la Ligue arabe devrait prochainement imposer des sanctions économiques et politiques à la Syrie.
La Ligue arabe a appelé au retrait des ambassadeurs arabes en Syrie et invité l’opposition à discuter de la transition. En cause, le non-respect des engagements pris par Damas quant à la violente répression des manifestations.
La Ligue avait obtenu, le 2 novembre, l’accord de Damas à un plan de sortie de crise. Le gouvernement syrien s’était engagé à évacuer ses forces des villes, à libérer les prisonniers politiques et à engager dans les 15 jours des pourparlers avec l’opposition.
Mais les jours suivants, la répression à Homs, l’un des principaux foyers de contestation, s’est encore accentuée.
Constatant cet état de fait et « l’incapacité du gouvernement à respecter ses obligations », le Qatar avait convoqué une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’organisation ce samedi au Caire.
Présent au Caire, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a émis les réserves de l’Algérie à l’exclusion du régime du président Bachar Al Assad, au pouvoir depuis onze ans. Maintenant que la décision est prise, Alger va-t-elle retirer son ambassadeur à Damas ?
Depuis le début des révoltes arabes, le pouvoir algérien aura soutenu Kadhafi en Libye, Ali Saleh au Yémen et Bachar Al Assad en Syrie
La répression continue. En dépit du plan de la Ligue arabe pour la sortie des violences, les civils continuent de mourir en Syrie. Dans un rapport publié ce vendredi 11 novembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) accuse le régime syrien de « crimes contre l’humanité »
Des dirigeants arabes ont indiqué en privé aux Etats-Unis qu’ils proposaient l’asile à Bachar Al-Assad, pour le convaincre de démissionner face au mouvement de contestation qui agite le pays, a indiqué, mercredi 9 novembre, au Sénat un responsable du département d’Etat.
« Presque tous disent la même chose : le régime d’Assad doit prendre fin. Le changement en Syrie est inévitable », a dit Jeffrey Feltman, le secrétaire d’Etat adjoint pour le Moyen-Orient devant une sous-commission des affaires étrangères du Sénat américain.