La Syrie interdit le niqab à l’université

La Syrie interdit le niqab à l’université

Damas, qui veut protéger son «identité laïque», n’autorise plus depuis dimanche les étudiantes à porter le voile intégral. Déjà, en juin, 1200 enseignantes du primaire, qui l’arboraient, avaient été mutées dans des services administratifs.

Le débat sur le voile intégral n’agite pas uniquement les pays européens. Il s’est aussi emparé du Proche-Orient. La Syrie interdit depuis dimanche aux étudiantes des universités de porter la burqa ou le niqab. Dorénavant, les étudiantes arborant le voile intégral ne pourront plus s’inscrire dans les établissements privés et publics du secondaire. En revanche le foulard reste toujours autorisé. Du coté des autorités syriennes, on explique avoir voulu protéger «l’identique laïque» du pays.

Le ministre de l’Education supérieure, qui a publié le décret, affirme avoir reçu de nombreuses plaintes de parents demandant «à ce que leurs filles soient éduquées dans des lieux dépourvu de tout extrémisme». «Nous ne laisserons pas nos filles être la proie de telles idées», a promis le ministre à ses collaborateurs. Pour Ghiath Barakat, «le voile intégral va à l’encontre des principes académiques et des règles des campus», rapporte la chaîne Al-Arabiya.

L’Egypte a tenté d’interdire le voile lors des examens

Cette version officielle, basée sur la mobilisation des familles, ne fait toutefois pas l’unanimité. Un site internet, dirigé par un membre du parti Baath au pouvoir, explique que la décision vient du bureau de la sécurité nationale. Les conflits en Irak et en Afghanistan et la situation de la Bande de Gaza ont donné un nouvel élan aux partisans d’un Islam plus conservateur. Depuis le début de l’année, Damas a durci son attitude à l’égard du voile intégral. En juin, 1 200 enseignantes du primaire, arborant le niqab ou la burqa, ont été mutées dans des services administratifs, où elles ne sont pas au contact des étudiants.

Cette vigilance n’est pas propre à la Syrie. L’Egypte a voulu interdire en octobre dernier aux étudiantes des universités du Caire, d’Ain Shams et de Helwan de porter le voile intégral lors des partiels. Malgré les protestations de nombreux religieux et d’intellectuels, lle tribunal administratif du Caire a validé le décret soulignant que le voile intégral pouvait favoriser la triche aux examens. Mais ce jugement a été infirmé quelques semaines plus tard par la haute cour, pour qui bannir la burqa violait les droits constitutionnels des Egyptiennes. De même, le gouvernement jordanien tente de décourager le port du niqab, soulignant que de nombreux voleurs ont utilisé ce vêtement pour commettre leurs larcins.