La Suisse a minimisé jeudi l’annonce de l’embargo sur ses produits par la Libye, y voyant une nouvelle «gesticulation» de Mouammar Kadhafi, alors que les échanges entre Berne et Tripoli sont déjà très réduits.
«Vu la faible importance du volume des échanges» entre la Suisse et la Libye, l’embargo prononcé par Tripoli mercredi n’aura «pas une influence considérable» sur l’économie suisse, a expliqué à l’AFP le député chrétien-démocrate Dominique de Buman, membre de la commission parlementaire chargée de l’économie.
«Il s’agit de gesticulations grandiloquentes de Mouammar Kadhafi qui ne font peur à personne car il est coutumier du fait», renchérit le responsable du parti socialiste genevois, René Longet. Les exportations suisses vers la Libye ne représentent que «moins d’un millième» du total des échanges de Berne avec l’étranger, souligne l’association Economie suisse.
Elles atteignaient ainsi, en 2009, 156 millions de francs suisses (106 millions d’euros) sur les 180,3 milliards de francs (122,6 milliards d’euros) exportés par la Confédération.
Les échanges commerciaux avec la Libye ont par ailleurs déjà été frappés par la crise diplomatique entre Berne et Tripoli née de l’interpellation musclée, en juillet 2008 à Genève, d’un fils du leader libyen, Hannibal, sur plainte de deux domestiques l’accusant de mauvais traitements.