La sortie de Bouteflika dans Alger a provoqué des bouchons interminables : Quid du bien-être du citoyen ?

La sortie de Bouteflika dans Alger a provoqué des bouchons interminables : Quid du bien-être du citoyen ?

Le gouvernement fait-il du bien-être du citoyen une priorité comme il le prétend dans son discours ? La question mérite d’être posée au vu des désagréments qu’ont vécus les automobilistes mardi lors de la sortie du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour inaugurer le siège de la zaouïa Belkaïdia (Tixeraïne-Birkhadem) et inspecter le projet de réalisation de la Grande-Mosquée d’Alger à Mohammadia. Une sortie qui restera gravée dans les annales des embouteillages que la capitale aura vécus depuis de longues années. Dès l’aube, les grandes artères du Grand-Alger étaient fermées à la circulation routière pour permettre au chef de l’État et à la forte délégation qui l’accompagnait d’effectuer sa visite en toute fluidité au grand dam des citoyens qui ont subi les pires affres d’une congestion qui n’avait pas lieu d’être.

Incontestablement, la sortie d’un Président sur le terrain suggère un itinéraire bien défini et fluide, mais aussi une sécurité appropriée. Mais pas au point de réduire la capitale à un parking à ciel ouvert, de bloquer des ambulances, de provoquer des retards aux élèves qui devaient rejoindre les écoles, notamment les collégiens qui étaient à leur troisième jour du BEM blanc, aux travailleurs, aux étudiants et aux convoyeurs et aux livreurs de marchandises. L’image était déplorable, à tel point que les automobilistes ne comprenaient pas ce qui se passait, d’autant que la sortie de M. Bouteflika n’était pas annoncée par un canal officiel. “J’ai mis deux heures depuis Oued Romane jusqu’à Ouled Fayet”. Mon fils qui devait déjeuner à 12h est arrivé à la maison à… 14h ! Est-ce normal de fermer cet axe routier alors que la visite se déroule ailleurs ? Il faut bien qu’on nous dise où est notre bien-être dans cette histoire”, fulmine un parent d’élève. Un autre automobiliste raconte avoir déposé son fils dans un collège de Draria à 10h alors qu’il devait être en classe à 8h pour passer son BEM blanc. “Je fais cet axe routier chaque matin. C’est la première fois que je tombe dans un embouteillage infernal. Mon fils était déjà démotivé. Fort heureusement, le chef d’établissement était compréhensif. On n’organise pas ce genre de sortie durant un jour ouvrable. En plus, on n’avait pas besoin de fermer tous les axes pour permettre à un Président de visiter deux sites !”, témoigne cet automobiliste. Visiblement irrité, le gérant d’une entreprise spécialisée dans la location de véhicules à Boumerdès témoigne avoir mis plus de 4h pour arriver à Boudouaou. “Mes clients me harcelaient au téléphone. Je suis sorti à 7h du matin pour arriver à 11h à Boumerdès. Entre-temps, mes clients étaient partis. Qui va m’assurer le manque à gagner. C’est en arrivant à Boumerdès qu’on m’a dit que le Président était en visite à Birkhadem et à Mohammadia”. Notre témoin affirme avoir quitté Boumerdès à 20h pour éviter de subir la même situation au retour. Un autre automobiliste contraint de se déplacer à Ouled Haddadj a passé 6h sur la route de Dar El-Beida. “J’ai mis six heures pour faire un simple aller-retour entre Ben Aknoun et Ouled Haddadj. On ne pense ni à l’activité économique, ni au confort des familles”, dira notre témoin. Du reste, plusieurs malades évacués vers les hôpitaux d’Alger ont subi des complications à cause des routes totalement congestionnées.

FARID BELGACEM