Des associations montent au créneau pour dénoncer le cadre de vie dans lequel évolue l’Algérien. «Partout où nous mettons les pieds, l’hygiène est inexistante.» Le constat est étayé par une série de réalités qui fait de notre quotidien un véritable calvaire.
Tel est le constat amer fait hier par l’association d’Alger-Centre El Kalaâ qui a plaidé, à cet effet, pour l’instauration des textes de lois permettant de maintenir la propreté dans nos villes. Hier, lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Ugcaa, son président Hamid Hadadi, estime que «tous les comportements de citoyens osant jeter des ordures par terre ou par les balcons doivent être sanctionnés sévèrement par les pouvoirs publics». «Alger est sale», a tonné M. Hadadi. «Partout où nous mettons les pieds, l’hygiène est inexistante dans les rues, artères et marchés. Presque toutes les rues d’Alger sont squattées par des commerçants informels qui nous agressent à tout moment», a-t-il remarqué. Alger a perdu sa beauté, sa propreté et son lustre d’antan.
Alger est devenue tout bonnement invivable, inhabitable, une immense collines d’ordures dans chaque espace et coin. Où sont les parfums des jardins publics d’antan. Aujourd’hui ces espaces, non sécurisés sont occupés par des voyous. «Il faut une mobilisation collective, il faut qu’il y ait un changement des mentalités, mais aussi il faut lutter contre l’indifférence des citoyens», a-t-il souligné.
Pour ce faire, l’association a sillonné plusieurs villes du pays en lançant des campagnes de sensibilisation sur la protection de l’environnement en faveur des citoyens. Hélas, pour la plupart, cette question, est leur dernier souci, a regretté le conférencier. La Casbah qui est un patrimoine historique, a connu une détérioration totale de ses quartiers qui envoûtaient jadis les étrangers. Les douirate se sont transformées en atelier de confection activant clandestinement au vu et au su de tout le monde, d’autres, en revanche, sont devenues des maisons closes.
«Nombre de jeunes minettes se fixent des rendez-vous dans ces endroits pour vendre leur corps en ramassant des miettes.» De son côté, Loucif Timsiline, membre de cette association, a estimé que «le changement radical de cette situation ne peut se faire que par une révolution citoyenne». Cette dernière nécessite un déclic de toute la société. Pour cela «il faut au préalable un travail de recensement des différents problèmes qui doit se faire conjointement, d’une part, par les comités de quartiers qui doivent jouer pleinement leur rôle et, d’autre part, par des syndicats. Il faut aussi l’implication du mouvement associatif». Faudra-t-il, donc la mise en place d’un arsenal juridique sanctionnant ce genre de comportement ? Faut-il user de la répression ? Ou alors tout simplement introduire l’éducation environnementale qui s’impose. Ces questions nécessitent une réponse !
S.L