La solution au conflit syrien ne peut être que politique, réitère Ramtane Lamamra

La solution au conflit syrien ne peut être que politique, réitère Ramtane Lamamra

Vingt-quatre heures après la réaction du ministre des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel, Ramtane Lamama a affirmé à son tour ce lundi 10 avril 2017 que « seule une solution politique pouvait mettre un terme à la crise syrienne. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a appelé à « se référer au droit international pour établir les faits et déterminer les responsabilités » dans l’attaque chimique de Khan Cheikhoun.

Ramtane Lamamra a animé une conférence de presse conjointe avec la haute représentante de l’Union européenne, Fedérica Mogherini. Il a prôné lors de son intervention le « retour au droit international pour établir les faits et déterminer les responsabilités de manière sérieuse » dans l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, qui a fait 80 morts et 200 blessés.

« En pareilles circonstances, la consolidation de la crédibilité et de l’efficacité du système international d’interdiction des armes chimiques doit primer sur le recours aux moyens militaires », a-t-il rajouté, en référence à la frappe américaine contre la base aérienne syrienne al-Chaayrate.

Située dans la province centrale de Homs, cette base a été frappée par des missiles de croisière américains dans la nuit de jeudi à vendredi. Vers 00h40 GM, 59 missiles Tomahawk ont été tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui se trouvaient en Méditerranée orientale.

Les Américains, dont les frappes ont été qualifiées « d’agression contre un Etat souverain en violation des normes du droit international » par Vladimir Poutine et Bachar Al-Assad, ont affirmé être « prêts à frapper à nouveau la Syrie si c’est nécessaire ».

M. Lamamra a rajouté que cette « terrible tragédie » doit plutôt inciter à davantage de vigilance et de responsabilité pour faire aboutir le cycle de négociation de Genève, engagé sous les auspices des Nations unies et donner lieu, en fin de compte, au respect de l’indépendance, de la souveraineté, de l’intégrité territoriale de ce pays frère et l’unité de son peuple ».

Le ministre des Affaires étrangères a rajouté que « les victimes de cette tragédie doivent constituer le dernier tribut que le peuple syrien aura à verser ». Il a rappelé que l’Algérie, partant de son attachement au principe de non ingérence dans les affaires internes des Etats, a été la première à mettre en garde contre le risque de faire plonger la Syrie soeur dans la spirale de violence et de la contre violence ».

« Si tous les antagonistes, tant à l’intérieur, que sur les plans régional et international avaient observé la sagesse requise, la situation n’aurait pas pris ce tournant dangereux », a-t-il fait savoir.

« Cette guerre fratricide n’avait pas lieu d’être. L’approche utile dans ces cas est celle qui prône la voie pacifique et les réformes souveraines. Cette guerre n’aurait pas duré toutes ces années, n’aurait pas fait des dizaines de milliers de victimes, n’aurait pas générer autant de destruction et des millions de réfugiés et de déplacés », a-t-il ajouté.

Pour sa part, Mme Mogherini a relevé la convergence de vues avec l’Algérie concernant l’inefficacité de la solution militaire pour le règlement de la crise en Syrie.