Depuis des décennies, les associations caritatives se sont multipliées et œuvrent à l’instar du croissant rouge algérien avec la bénédiction des âmes charitables et surtout des bénévoles qui ne ménagent aucun effort pour venir en aide aux plus démunis pour leur offrir un repas chaud et consistant durant le mois de ramadan.
La solidarité des algériens durant le ramadan
Dès le soleil couchant, les rues des villes et villages algériens se dégarnissent, l’heure n’est pourtant pas à la rupture du jeûne chez les bénévoles des associations. Dans les établissements et les restaurants réservés pour la restauration durant le mois de ramadan, les occupants attablés, attendent que la voix du muezzin annonce la fin des 15 heures de jeûne. «Il y a aujourd’hui plus de 320 personnes qui prennent part à ce f’tour d’errahma, auxquelles il faut ajouter les 200 repas que certaines personnes emportent chez elles. Le nombre va crescendo au fil des jours. Nous sommes à notre cinquième expérience du genre». Le regard allant d’une table à une autre, le responsable de l’association, égrène le nom des hôtels, des entreprises, des commerçants, des traiteurs, des industriels, des particuliers… qui font des dons, chacun selon sa spécialité et ses capacités.
«Les gens que vous voyez là ne sont pas nécessairement nécessiteux. Certains, loin de leur famille, viennent ici à la recherche de la convivialité sociale propre au mois sacré. Il y a même des amitiés qui se nouent autour d’une zlafa de h’rira»
«J’avale un truc et c’est bon»
Cette chaleur familiale naît évidemment de la générosité des mécènes, mais aussi de la disponibilité de celles et de ceux qui font don de leur temps. , Une retraitée de l’éducation nationale, fait d’un pas mal assuré le tour des tables : «Remarquez que toutes les tables contiennent exactement la même chose». Le menu est composé de «ce qui fait une méïda typiquement algérienne : un bol de h’rira, des œufs, des dattes, du pain, du café au lait, du miel, du beurre, et parfois selon les donations que l’on reçoit. Les associations sont constituées essentiellement des habitants de chaque quartier de la ville. Quand les premières dattes commencent à être consommées, des voix s’élèvent et s’entremêlent dans la moiteur de la soirée : «il manque du café au lait dans cette table !», «passez-moi deux tasses de thé !» Le service est assuré par les seuls bénévoles, hommes et femmes, âgés de17 à 70 ans, à l’image de Hajja Saadia, à 17 ans comme Leïla Ravel arrivée au bénévolat grâce à la mère de sa copine également bénévole «je m’appelle Fatima Ezzahra, j’ai 16 ans, je prépare les tables, je sers, je range… à la rupture du jeûne, je mange un truc et c’est bon…», dit-elle avec l’assurance qui sied à son jeune âge.
Le croissant rouge algérien à la rescousse des familles
À l’approche du ramadan, les bénévoles avaient lancé une collecte de dons pour assurer la bonne distribution : «L’Association étant créée récemment, nous avons préféré nous donner le temps de réunir les dons nécessaires à l’événement de distribution des f’tours, et d’organiser le déroulement de l’action dans les meilleures conditions possibles. Nous privilégions la qualité des denrées alimentaires à distribuer et sommes très sensibilisés sur l’importance du respect de l’hygiène lors de la distribution, pour des personnes dont le système immunitaire est déjà fragilisé. Dès l’annonce faite, les dons ont commencé à affluer et en voici un exemple type apporté par une seule personne : 30 litres de lait, 12 litres de jus de fruit, 9 litres d’eau minérale, 4 boîtes de 24 portions chacune de fromage, 6 paquets de 220 grammes de cake, 25 assiettes, 25 gobelets. Même si cette association n’a qu’une année d’existence, ses membres par contre ont déjà activé au sein du tissu associatif : «l’Association lance, en plus des appels aux dons destinés au ramadan, des appels à donations tout au long de l’année pour pourvoir aux besoins de traitements et de médicaments des enfants et adultes. Aider à améliorer les conditions de vie des enfants, des personnes âgées et de tous ceux qui en ont besoin. «Paniers Ramadan 2013 est notre première action du genre. Nous avons l’objectif de faire bénéficier l’ensemble des familles des démunis . Un panier, qui revient à 3000,00da, est composé d’aliments de base tels que la farine, le concentré de tomates,de l’huile, du sucre, du thé, du café, des légumes secs, du miel… Nous avons lancé l’appel dix jours avant la date prévue pour la distribution. Une fois l’appel lancé, nous avons reçu beaucoup de messages, de mails, et d’appels téléphoniques qui étaient autant de promesses de dons. Deux jours avant le début du ramadan, nous avons couvert, presque 75% des besoins» atteste le président de l’association qui se dit optimiste pour mener à bien cette opération.
Solidarité et réseaux sociaux,
Ces mails, ces appels et ces messages et les dons auxquels il fait allusion n’ont été rendus possibles que grâce aux réseaux sociaux, à la tête desquels arrive le plus que célèbre Facebook : «Nous avons un groupe sur Facebook qui réunit l’ensemble des bénévoles qui ont participé avec nous à des actions. Un autre rassemble les quelque 800 fans qui suivent nos actualités.
Les réseaux sociaux et internet en général, sont un moyen rapide, gratuit et efficace qui nous permet de toucher notre cible et communiquer sur nos actions», témoigne le président.. De l’alliance des réseaux sociaux, des bénévoles de tous les âges et des médecins dévoués, naît, un mois durant, la solidarité sociale. Que cela dure toute l’année.
Réflexion