Mais c’est fou ce que le football, véritable drogue du peuple, peut engendrer comme passion, ferveur et engouement populaire. Et pour cause, ils sont des millions d’Algériennes et d’Algériens, résidant au bled comme à l’étranger, à frémir depuis quelques jours déjà au rythme de ce somptueux Algérie-Burkina Faso qui aura valeur d’un billet qualificatif historique pour la prochaine Coupe du monde au Brésil.
Si les trois premières qualifications algériennes en Espagne (1982), au Mexique (1986) et la toute dernière en Afrique du Sud (2010) avaient mis tant de baume au cœur de tout le peuple algérien, voilà qu’une nouvelle aventure mondiale tend les bras à nos vaillants Fennecs pour leur offrir un véritable pèlerinage au Brésil, terre de passion et de foot, là où le sport-roi est une véritable religion et le mythique Pelé est toujours considéré comme un véritable … “Dieu des stades”.
C’est dire qu’en cas de qualification, ce soir, aux dépens des coriaces Burkinabés, le Club Algérie sera le seul club de l’Afrique blanche à effectuer le voyage au Brésil, ce lointain pays où le foot, le carnaval et la samba font bon ménage. Mais en attendant de composter le fameux billet pour Rio de Janeiro, il faudra d’abord réaliser, ce soir, une victoire aussi minime, soit-elle, pour assurer une qualification tant attendue, et ce, pour passer du rêve à la réalité.
C’est dire que ce soir, à l’heure du coup d’envoi de cet Algérie-Burkina Faso qui entrera certainement dans l’histoire, la vie s’arrêtera de tourner pour des millions d’Algériens dont le cœur se mettra à battre à l’unisson pour caresser le rêve fou de voir les Verts triompher et monter au ciel du monde car ce n’est pas tous les jours qu’une équipe nationale joue un match décisif pour arracher un précieux billet qualificatif pour la Coupe du monde. Pour la première qualification au Mondial espagnol de 1982, faut-il rappeler que la génération des Madjer, Belloumi, Assad et autres Fergani avait terrassé, le 30 octobre 1981 au stade du 17-Juin de Constantine, les terribles Green Eagles du Nigeria (2-1) après une première victoire historique au match-aller à Lagos (2-0). Puis il y eut le Mondial mexicain de 1986 où les Algériens avaient pris le dessus sur les voisins tunisiens battus à plate couture au match aller à Tunis (4-1) comme au retour, le 18 octobre 1985, au stade olympique du 5-Juillet (3-0) grâce à un festival offensif signé de Menad, Madjer et Kaci-Saïd. Certes, la toute dernière qualification pour le Mondial sud-africain de 2010 avait certainement une saveur toute particulière face aux Égyptiens qui avaient usé, rappelons-le, de basses manœuvres extra-sportives pour battre honteusement l’Algérie, le 14 novembre 2009 au Cairo Stadium, mais les “Dieux des stades” avaient finalement rétabli justice au profit des Algériens auteurs d’une qualification qui sera certainement gravée dans les annales du football algérien, après la victoire historique du 18 novembre 2009 (1-0), en match d’appui disputé au stade d’Oumdurman de Khartoum, où le vaillant Antar Yahia avait crucifié d’un but d’anthologie les “Pharaons” d’Égypte au bord même du Nil. C’est dire qu’ils seront des dizaines de milliers de mordus du foot qui ont dormi hier aux abords du stade Tchaker de Blida et des millions d’Algériennes et d’Algériens qui seront rivés ce soir sur le petit écran, aux quatre coins de l’Algérie profonde mais aussi dans les contrées lointaines de Montréal, Sydney, New York, Paris, Rome et Londres pour vibrer aux exploits des Slimani, Soudani, Feghouli et autre Taïder pour faire retentir Qassaman tout en scandant le fameux “One, two, three ! Viva l’Algérie !” pour une soirée footballistique qui s’annonce très chaude malgré l’arrivée du grand froid hivernal.
M. H