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Le FFS sombre dans des pratiques, le moins que l’on puisse dire, uniques et iniques en matière de gestion des conflits et des oppositions en son sein.
Le Front des forces socialistes (FFS) vit au rythme des convulsions qui ne cessent d’apporter leur lot de crise et d’exacerbation de la situation interne sur fond de purges et d’exclusion des cadres du parti.
Cette situation inédite dans l’histoire du FFS, montre on ne peut mieux que la demeure est en péril et que personne n’a jugé utile pour mettre un terme au feu qui s’empare du vieux parti d’opposition. La série de purges qui vient de s’abattre sur un nombre important de cadres du FFS, a commencé juste après l’installation de la nouvelle instance présidentielle lors du congrès extraordinaire de l’année précédente après une sérieuse crise statutaire qui a envahi le parti de Da l’Ho après les démissions qui ont frappé l’instance présidentielle et le blocage organique qui a touché les structures du FFS. La réélection de Ali Laskri lors du dernier congrès extraordinaire était l’occasion pour sceller le sort de beaucoup de cadres et militants qui ne se reconnaissaient pas dans la démarche de l’ancien-nouveau coordinateur de l’instance présidentielle du FFS.
Pas plus tard qu’avant-hier, ladite instance a exclu des membres qui ne sont pas des moindres, a savoir Hakim Kridi et le docteur Louz, les deux occupaient le poste de vice-président au niveau de l’APW d’Alger. Selon des sources concordantes, la décision d’exclure les deux membres est: «Le motif réel est leur refus du diktat de la direction qui voulait les remplacer dans leurs fonctions à l’APW par des amis du membre de l’instance présidentielle, Ali Laskri», ont affirmé nos sources.
Cette décision qui a été corroborée et acquiescée par la commission de médiation et le règlement des conflits vient de provoquer un tollé général au sein de la base militante du parti du défunt Hocine Ait Ahmed. L’argument est surtout loin d’être en relation avec des mesures en rapport avec la discipline du parti ou lié à une faille organique de la part des vice-présidents de l’APW d’Alger et respectivement membres du conseil national du FFS. Selon nos sources, des militants, qui en ont marre de la situation délétère qui prévaut au sein du FFS, préparent un mouvement organisé pour se déplacer au siège central du parti dans le but d’exprimer leur désarroi et leur refus de ce genre de mesures prises d’une manière dictatoriale par la direction en place.
Certains cadres qui ne se reconnaissent pas dans la gestion actuelle de l’instance présidentielle, chapeautée et coiffée par Ali Laskri et son «clan», considèrent que la série de purges et ce qui est «appelé sournoisement de l’assainissement du parti, n’est qu’une entreprise de vider le parti de ses cadres compétents et connus pour leur dévouement total à la cause du FFS et sa mission historique, un parti autonome et réellement d’opposition», a rapporté notre source proche du parti. Le Front des forces socialistes se trouve dans une situation gravissime à cause de la nouvelle «approche» de la nouvelle direction issue des élections lors du dernier congrès extraordinaire. Le FFS sombre dans des pratiques, le moins que l’on puisse dire, uniques et iniques en matière de gestion des conflits et des oppositions en son sein.
Les courants ne sont plus tolérés, les avis contraires à ceux de la direction n’ont pas de place d’expression dans l’espace interne du parti. Beaucoup de cadres victimes de cette série de purges et d’exclusions et même une large frange de militants est inquiète du sort réservé au FFS avec le maintien, voire la mainmise de cette direction qui vient de provoquer une saignée à l’intérieur du parti après la série d’exclusions. L’enjeu crucial qui attend le FFS et la direction actuelle, c’est bien le congrès ordinaire qui devrait se faire d’ici quatre mois d’après nos sources. Le congrès sera cette fois-ci un lieu et une occasion pour tous les militants et les militantes du FFS, les cadres inclus, de déterrer la hache de guerre pour mettre un terme à cette situation de non-gestion et de non-parti.
Ça sera l’ultime occasion pour le vieux parti d’opposition. Soit le FFS réussira sa transition qui a trop duré depuis la disparition de son fondateur, soit l’éclatement en morceaux qui sera le signe d’une fin dramatique et désastreuse d’un vieux parti et d’un rêve politique.