Ansar Ashari’â, le principal groupe salafiste jihadiste libyen, pointé du doigt dans des dizaines d’attaques et d’assassinats dans l’est du pays, a affirmé que la sécurité en Libye était tributaire de l’application de la loi islamique. «La quiétude et la sécurité sont (tributaires) de l’application de la chari’â» a affirmé le groupe dans un communiqué transmis hier à l’AFP, expliquant la «position d’Ansar Ashari’â par rapport aux tiraillements politiques» en Libye.
Ansar Ashari’â, dont le QG se trouve à Benghazi, chef-lieu de l’est libyen, a indiqué par ailleurs qu’il ne reconnaissait pas les institutions de l’Etat ni ses services de sécurité, les qualifiant d’apostat et de «Taghout». Le groupe, qui dispose d’une brigade lourdement armée dans l’est du pays, affirme que ses armes «ne seront pas pointées contre les musulmans et leurs enfants». Ansar Ashari’â a souligné par ailleurs son rôle dans la révolution libyenne de 2011 contre le régime de Mouamar El Gueddafi, estimant toutefois que les efforts de ses combattants ont été «spoliés» et que «la guerre s’est retournée contre eux» qui sont «désormais considérés comme des criminels extrémistes». Ansar Ashari’â a vu le jour après la chute du régime de Mouamar El Gueddafi. Son bras militaire est formé par d’anciens rebelles ayant combattu les forces loyalistes en 2011. Ce groupe salafiste, pointé du doigt dans des assassinats de juges et membres des forces de sécurité, est soupçonné notamment d’être responsable de l’attaque contre le consulat américain à Benghazi en septembre 2012 qui avait provoqué la mort de l’ambassadeur et de trois autres Américains. Ansar Ashari’â avait toutefois démenti toute implication. L’organisation prône la chari’â comme seule et unique source de législation en Libye et exige que la justice applique la charia immédiatement. Pour mettre ses revendications en application, la mouvance s’appuie sur un mode opératoire qui inclut des actions caritatives, sociales et de prédication. Profitant du vide sécuritaire après la chute de de Mouamar El Gueddafi, Ansar Ashari’â fait la loi en particulier dans l’est du pays où il contrôle des quartiers à Benghazi, Syrte et Derna, selon des sources locales. A Benghazi par exemple, la Katibat d’Ansar Ashari’â contrôle toujours l’entrée ouest de la ville. Les attaques dans l’est libyen sont souvent attribuées à des groupes islamistes, dont Ansar Ashari’â, par des experts libyens et étrangers.
