La situation s’aggrave au complexe sidérurgique d’Annaba, Risque d’affrontements entre ouvriers

La situation s’aggrave au complexe sidérurgique d’Annaba, Risque d’affrontements entre ouvriers

«La situation est grave et alarmante et nous allons vers la catastrophe. Je ne comprends pas comment est-ce qu’une soixantaine d’ouvriers de la sous-traitance jouent avec le gagne-pain de milliers de travailleurs.» C’est ce qu’a déclaré, hier, M. Joie Kazadi directeur général du complexe sidérurgique ArcelorMittal d’Annaba.

La décision de justice ordonnant l’évacuation des grévistes des sites de production est restée jusqu’à hier lettre morte, et aucun changement n’est intervenu malgré l’audience accordée par le wali au DG du complexe. Le chef de l’exécutif a préféré que la situation soit réglée à l’amiable par le dialogue et la concertation entre les parties en conflit et a appelé à la modération.

Il faut dire que la conjoncture actuelle ne permet pas de recourir à la force publique car cela pourrait donner lieu à des dérapages et des affrontements qu’il faut à tout prix éviter. Etant le premier responsable de la sécurité dans la wilaya, le wali a tempéré les ardeurs des uns et des autres pour essayer de concilier les avis et trouver une solution qui satisferait tout le monde.

Avant-hier pendant toute la journée les forces de la Gendarmerie nationale étaient stationnées au niveau du premier poste de garde attendant les ordres qui, finalement, n’avaient pas été donnés. Hier les éléments de ce corps de sécurité ont plié bagage et sont repartis laissant la situation telle quelle.

Cependant, à l’intérieur du complexe, la tension est montée d’un cran et un climat délétère était perceptible. Les quelque 5 500 employés, ouvriers et cadres, avaient appris que si la situation actuelle persistait, ils ne seraient pas payés à la fin du mois parce que le complexe n’en aura pas les moyens du fait du blocage du LFR et du LRB.

Une très mauvaise nouvelle qui a volé de bouche en bouche et avait fait le tour du complexe. Parmi les travailleurs il y en a qui veulent déloger par la force les grévistes et essayent de convaincre leurs camarades de l’utilité de cette action parce qu’autrement leurs emplois seraient sérieusement menacés.

Selon nos informations beaucoup de travailleurs les ont suivis et il est fort possible qu’il y ait affrontements entre travailleurs de la sous-traitance et travailleurs du complexe.

«Nous n’avons rien contre eux mais ils nous empêchent de travailler et de gagner notre pain en bloquant les sites de production. Qu’ils manifestent contre les patrons d’entreprises qui les emploient et nous les soutiendrons, mais là ils s’attaquent à nous et nous n’allons pas nous laisser faire, nous allons les déloger par la force», nous a déclaré, hier, un ouvrier du LRB.

La situation qui prévalait, hier, est alarmante et les risques d’affrontements entre ouvriers sont perceptibles, surtout que certains parmi ces derniers sont déterminés et ne veulent rien entendre malgré l’appel à la retenue lancé par le syndicat d’entreprise.

A moins que les pouvoirs publics ne prennent la bonne décision et règlent ce problème qui empoisonne la vie de milliers de travailleurs de la région.

M. R.