La situation en Syrie se détériore de jour en jour,L’opposition exhorte les pays arabes à la soutenir

La situation en Syrie se détériore de jour en jour,L’opposition exhorte les pays arabes à la soutenir

Le gouvernement syrien fait faux bond à la Ligue arabe après avoir accepté ses recommandations

Le CNS, regroupant l’opposition, a annoncé hier avoir lancé une campagne auprès des pays arabes pour réclamer des mesures sévères contre le régime de Damas.

Treize personnes – huit soldats et cinq civils dont une fillette – ont été tuées hier, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Deux civils, dont une fillette, ont été tuées à Homs (centre) où l’armée syrienne menait des perquisitions dans ce haut lieu de la contestation, encerclé depuis six jours. «Les soldats entrent dans les maisons pour arrêter des personnes recherchées» par les services de sécurité, selon l’OSDH. Lundi le CNS avait accusé les forces gouvernementales de commettre des «massacres barbares» à Homs, et réclamé «une protection internationale» des civils précisant que l’armée a eu recours à «l’artillerie lourde, aux roquettes et à l’aviation». Trois civils ont également péri hier sous les balles des forces de sécurité dans la région d’Idleb (nord-ouest), près de la frontière turque, selon la même source précisant que sur la route reliant Damas à Alep (nord) cinq personnes ont été blessées par des tirs venant de blindés.

Dans la région d’Idleb, au sud de la ville de Maaret al-Noomane, huit militaires et agents de sécurité ont été tués dans une embuscade tendue par des déserteurs présumés alors que les attaques armées menées par des déserteurs contre l’armée se sont multipliées ces dernières semaines.

A Hama (centre), «de violents affrontements ont opposé l’armée à des déserteurs» et plus au sud, à Qousseir, des accrochages similaires ont eu lieu dans la nuit, a indiqué l’OSDH. Face à la répression quotidienne de la contestation qui dure depuis la mi-mars, l’opposition a appelé les pays arabes à la soutenir fermement. «Le CNS a entamé une action politique tous azimuts pour exhorter les Etats membres de la Ligue arabe à adopter une position ferme et efficace contre le régime syrien, à la mesure des dangereux développements en Syrie», a affirmé le Conseil dans un communiqué publié hier. Il réclame également que le régime soit poursuivi par la Cour pénale internationale pour violations des droits de l’Homme et «génocide» et appelle à soutenir les efforts de l’ONU en vue d’assurer une protection à la population civile en Syrie, à Homs en particulier. «La répression brutale sur les manifestants en Syrie a coûté la vie jusqu’ici à plus de 3500 personnes», a indiqué pour sa part Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU, lors d’un point de presse. «Plus de 60 personnes ont été tuées par les militaires et les forces de sécurité, dont 19 dimanche, jour de la grande fête musulmane de l’Aïd al-Adha», depuis l’acceptation par le régime de Damas le 2 novembre d’un plan arabe censé mettre fin aux violences, a-t-elle précisé. «Alors que le gouvernement syrien a annoncé la libération de 553 prisonniers samedi à l’occasion de la fête de l’Aid el Adha, des dizaines de milliers d’entre eux demeurent en détention et des dizaines de personnes sont arrêtés tous les jours», a encore affirmé l’ONU. Mais, malgré la répression, d’importantes manifestations quotidiennes appelant à la chute du régime ont lieu à travers la Syrie, particulièrement à Idleb (nord-ouest), Homs, Hama (centre), Deraa (sud) et Damas, a indiqué l’OSDH. Une vidéo diffusée sur You Tube a montrée une manifestation dans le quartier d’Oussali à Damas appelant à une protection internationale des civils.

«Le CNS nous représente, nous réclamons une zone d’exclusion aérienne, une protection des civils, une zone tampon», pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant. Enfin, le site d’informations all4Syria a indiqué que le mufti de Syrie, Mohammed Hassoune, a déclaré lundi au journal allemand Der Spiegel que «Bashar Al Assad ne restera pas au pouvoir à vie et qu’il quittera le pouvoir après l’application des réformes en Syrie».